Mike Deschamps
C’est dans le cadre des débats publics concernant le projet de loi 21 que Julius Grey [i] s’est exprimé au début du mois. Tous comme ses coreligionnaires de la communauté organisée de Côte St Luc à Hampstead, il a appelé à désobéir à la loi si cela était nécessaire car selon lui, il faut obéir à sa conscience. Non contente de cette déclaration, Djemila Benhabib, militante des Lumières du réseau maçonnique, s’est empressée de poster un tweet afin de dénoncer le discours de son opposant « Julius Grey dans l'enflure verbale #PL21. Ça lui ressemble tellement. Lui, qui surfe sur une réputation surfaite. L'avocat des Écoles musulmanes de Montréal qui me poursuivaient pour diffamation en 2012. Il a perdu: 2-0. KO! La Cour d'appel n'a même pas voulu l'entendre. »
Le choix de ne pas avoir le choix…
Cette discorde est à l’image du débat public d’aujourd’hui. D’un côté, on assiste à l’appel du multiculturalisme canadien par des représentants dont le cosmopolitisme n’est plus à démontrer. De l’autre, des laïcards, partisans de l’universalisme des Lumières, abonnés au réseau maçonnique adogmatique : deux idéologies, deux concepts du mondialisme. Entre les deux, un peuple québécois : certains partisans de l’universalisme Républicain, d’autres plus conservateurs qui aimeraient pourvoir garder le patrimoine religieux là où il est actuellement. Tous unis contre un islam conquérant qui reste pour l’instant minoritaire. Voilà ce que le système dominant offre : deux choix médiatisés pour faire en sorte que l’on comprenne bien qu’il est impératif de choisir son camp. Aucune 3ème voie possible.
Propagande médiatique…ou les deux faces de la même pièce
Les médias sont les premiers à saisir l’opportunité de mener ce combat idéologique. Dans le Journal de Montréal, tous ces faiseurs d’opinions sont à leurs plumes : de Lise Ravary à Mathieu Bock-Coté. Certains médias dits « dissidents » ont emboité le pas. De l’extrême gauche à l’extrême droite, on accuse l’autre de fasciste, on le nazifie, on parle de « nettoyage ethnique » rappelant ainsi les « zheureslesplussombres », pendant que dans la partie adverse on prend des personnages comme Djemila Benhabib que l’on transforme en héroïne du moment jusqu’à servir la soupe infecte du « Témoignage émouvant de Djemila Benhabib ». (Tactique de chantage bien connue dans le milieu du communautarisme).
La laïcité d’état, un levier de l’auto-détermination…
Voilà le carcan dans lequel nous sommes emprisonnés. Dans notre société où toutes contestions se font au nom du féminisme d’état découlant de l’égalitarisme [ii], il est impossible d’espérer voir un jour un catholicisme redevenu religion d’état adoptant le modèle de religion d’état russe. Quoiqu’il en soit, le projet de loi 21 sera un marqueur : que l’on soit pour ou contre la laïcité d’état, il permettra de déterminer si le Québec a le droit à l’auto-détermination ou pas face au fédéralisme canadien. Ce qui amène à la question suivante : la nation québécoise, est-elle une nation souveraine ?
[i] Avocat connu pour avoir défendu des écoles musulmanes.
[ii] On conteste souvent l’islam par féminisme : le voile oppresse la femme. Il n’y a pas d’égalité hommes-femmes dans l’islam.
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