jeudi, 10 janvier 2019 14:14

L'indépendance du West-island

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Réjean DeGaulle

Je conduis à une heure du matin dans ce quartier de l'ouest de l'île de Montréal. Un client enivré me présente le quartier. Il voit bien que je suis québécois. Il me demande ce que je fais ici, si je suis perdu. Il est d'humeur à bavarder. Le congé des fêtes vient de commencer. Il me raconte les règles non-officiels du territoire.

Était-il anglophone ou francophone ? Je ne saurais dire. Toutefois, il aimait montrer qu'il parlait français ajoutant tout même quelques mots anglais par-ci, par là. Il me raconte que Pauline Marois a déjà résidé dans un ces ghettos anglophones. Il la perçoit comme une menteuse parce qu'elle racontait aux gens que ce territoire allait un jour appartenir aux Québécois. Les pancartes aux intersections affichent « stop » plutôt que « arrêt ». Le client me dit en anglais : « tu sais ce que ça veut dire ?... Ici, nous ne sommes pas dans le même pays. » Plutôt ironique venant de quelqu'un à qui une quelconque mention en faveur l'indépendance du Québec donne de l'urticaire.

« Nous ne sommes pas dans le même pays », voilà comment ils ont décidé qu'ils étaient chez eux. Ont-ils eu besoin d'un référendum d'initiative citoyenne pour prendre cette décision ? Absolument pas. Les résidents de ce quartier l'ont décidé, point final. Cela n'est écrit dans aucun journal. La frontière n'existe que par la valeur des terrains et le lien communautaire. Vous ne verrez jamais aucune carte qui affiche : West-island ; Population : 200 000 habitants; Langue parlée à la maison 50% anglais 50 % français; Langue parlée publiquement : anglais sinon allez tous vous faire enculer. Et ce, même si c'est la stricte vérité.

Bien sûr que l'aisance financière les aide à s'imposer. Néanmoins, ils n'ont pas attendu que les Québécois décident à leur place.

Comment se fait-il que nous, Québécois, les laissions agir ainsi ? Faudrait-il un référendum d'initiative citoyenne pour les obliger à vivre selon la législation de la province ? C'est-à-dire, en français. Même si 90% de la population votait en faveur d'une francisation de ces gens, l'Ouest de l'île restera anglaise dans le silence le plus absolu qui soit. En effet, nous ne sommes pas dans le même pays. Je parle du pays réel. Ce pays qui n'a pas besoin de constitution pour exister.

Il faudrait que les anglophones de l'Ouest de l'île boivent plus souvent de l'alcool, on dirait que c'est la seule manière de leur permettre d'émettre quelques vérités.

Commentaires   

 
0 #4 Réjean De Gaulle 16-01-2019 14:47
Ce que vous faite est déjà pas mal. Pour ma part, je ne suis pas le bon dieu, Je n'ai donc aucune idée de ce qu'il faut faire.Toutefois , je sais ce qu'il ne faut pas faire. L'histoire l'enseigne assez bien.
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0 #3 Louis-Philippe 14-01-2019 18:16
Il est vrai que les rapports économiques sont prédominants toute société, Marx l'a bien décrit entre autres dans le Capital. En Amérique du Nord les rapports économiques sont à l'avantage des anglo-saxons. Que pouvons-nous faire M. De Gaulle pour nous préserver de cette tendance lourde? Je prie beaucoup et je demande l'intercession de la Vierge Marie mais est-ce suffisant?
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0 #2 Réjean De Gaulle 14-01-2019 10:25
Je ne crois pas. J'ai l'impression que ça fait longtemps que c'est comme cela. Ce qui est étonnant c'est que les statistiques linguistiques que j'ai consultés semblaient montrer que la proportion de francophone était d'environ 50 % sur l'intégralité du territoire de l'ouest de l'ile, mais que de ce 50 % n'arrive pas à imposer sa langue sur la place publique. La raison est économique bien sûr et non politique.
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0 #1 Louis-Philippe 12-01-2019 21:13
Est-ce que vous pensez que la faiblesse actuelle du mouvement pour l'indépendance du Québec puisse être une des causes de cette situation inquiétante?
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