lundi, 05 decembre 2016 09:51

Une guerre russo-Turquie dans les cartes

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Traduction par William

Par Gordon Duff, rédacteur en chef ... avec William P. Engdhal, New Eastern Outlook, Moscou

Au cours des derniers jours, des événements monumentaux mais non déclarés ou évalués et même invisibles ont fait d’une guerre mondiale une quasi-certitude quand et si Trump devient le président américain.

Dans les coulisses, la cabale néoconservatrice, que beaucoup croient responsable du 11 septembre et certainement du casus belli pour justifier ce qui était destiné à être une conquête américaine de l'Asie centrale, a maintenant émergé comme le véritable pouvoir derrière Trump.

Derrière tout cela, les joueurs habituels, Netanyahu d'Israël en tête, qui avait fait profil bas après les avertissements de la Russie, mais dont la force aérienne a commencé à bombarder des positions syriennes aujourd'hui, une autre trahison d'un accord conclu avec Poutine très probablement approuvée par Trump.

Comment tant de gens pourraient-ils se tromper?  L’extrapolation du phénomène des fausses nouvelles pourrait être une explication. Fournir du renseignement bidon a été le mot d'ordre depuis les premiers jours de l'administration de Bush père, lorsque les néocons se faufilant à nouveau à Washington dans l’ombre de Trump, leur candidat furtif, ont essayé une première fois de mettre le feu au monde.

 L’annonce par Erdogan le 25 Novembre 2016 qu'il abandonnait son accord avec la Russie sur une coopération pour la Syrie et prévoyait y passer à l’offensive pour en évincer Assad et la Russie rend presque certaine une guerre avec la Turquie et peut-être aussi l'OTAN.

À Washington, le non confirmée mais probable président Trump s’est entouré de contempteurs de la Russie, à l'exception de son conseiller en sécurité nationale Mike Flynn. En tête de liste figure le député Mike Pompeo, pressenti pour la direction de la CIA.

Pompeo, au très mince CV, croit que la seule façon de vaincre ISIS est d’envahir l'Iran, persuadé que ce pays en est le principal commanditaire.

Avec de telles capacités d'analyse stratégiques, le terrorisme ne peut avoir de meilleur ami que Pompeo à la CIA.

Avec le mouvement soutenu par Israël de la Géorgie contre la Russie en 2008, le nouvel « axe du mal » dans la région, soit l'Ukraine, la Turquie et la Géorgie, est susceptible de cibler l'Arménie et de l'offrir aux États-Unis comme base d'opérations pour le projet d'invasion de l'Iran, pierre angulaire du projet de guerre régionale de Trump prévue en Asie.

De William Engdahl F., une évaluation qui ne peut être ignorée:

« Je déclare clairement ma conviction, et  veuillez vous en rappeler après le 20 janvier 2017, alors que les politiques de l’administration Trump se déploieront, pour voir si j’ai raison ou pas: Donald Trump a été mis en place pour préparer l'Amérique à la guerre, une guerre que Wall Street et le complexe militaro-industriel des États-Unis ne sont pas actuellement dans une position économique ou industrielle ou autre, géopolitiquement, de gagner. Son travail sera de repositionner les États-Unis pour inverser la tendance à la désintégration de l'hégémonie mondiale américaine pour, comme le Project for a New American Century de Dick Cheney et Paul Wolfowitz l’énonçait en septembre 2000, « reconstruire les défenses de l'Amérique. »

Pour en faire la préparation, une trompeuse stratégie qui fatalement affaiblira les liens profonds en développement entre la Russie et la Chine sera la priorité. C’est déjà commencé. Donald a déjà placé un appel téléphonique amical à Vladimir le redoutable à Moscou. Les médias russes sont euphoriques à l’idée d'une nouvelle ère dans les relations américano-russes après Obama. Puis, soudain, nous entendons le belliciste Stoltenberg à la tête de l'OTAN ronronnant des mots doux à la Russie.

Et plane l'idée d’une fuite à l’effet que le député de Californie au Congrès et connaissance de Poutine Dana Rohrabacher serait pressenti comme Secrétaire d'État. Voilà de la géopolitique classique d’équilibrage du pouvoir à la Kissinger, sembler s’allier au plus faible de deux ennemis mortels, la Russie, afin d'isoler le plus fort, la Chine.

On peut supposer que Vladimir Poutine n’est pas assez naïf ou stupide pour tomber dans ce panneau, mais c’est quand même le plan des marionnettistes de Trump. Zbigniew Brzezinski l'été dernier exhortait à une telle stratégie de prévention de la coopération sino-russe. »

Aux Etats-Unis, les conseillers de la candidate à la présidentielle Hillary Clinton se sont arrêtés juste en deçà d’accuser ouvertement la Russie de piratage de l'élection américaine et en accusent maintenant des « sources extérieures », en voulant dire la Russie. En Allemagne, le même processus est en cours, la Russie est accusée de planifier le piratage des élections à venir.

Ces accusations ne sont pas nouvelles et blâmer la Russie est un jeu qui dure depuis des décennies, mais les circonstances actuelles sont très différentes. La Russie a de vraies raisons de craindre les résultats des élections américaines et allemandes, en particulier avec la Turquie qui s’approche maintenant d’une « ligne rouge » en Syrie, contestant directement des intérêts nationaux vitaux de la Russie.

La Turquie a également été impliquée en Ukraine et les « Loups gris » turcs, un groupe terroriste sanctionné par le gouvernement, ont été déployés pour menacer la Crimée, cela au cours du  supposé « réchauffement » des relations entre Ankara et Moscou.

Pour la Russie, voir Clinton à la présidence et Merkel de retour au pouvoir en Allemagne soulevait la possibilité d'un large soutien de l'OTAN contre la Russie au nom de l'expansionnisme turc.

L’attitude belliqueuse de Trump envers l'Iran est peut-être plus effrayante. Des sources signalent qu’il a envoyé son fils, Donald Jr.,  rencontrer à Paris des représentants turcs pour discuter d’opérations conjointes contre l'Iran et que l'annonce d'Erdogan déchirant son accord avec la Russie en serait un résultat direct.

Tout cela a eu lieu seulement 24 heures après que Téhéran eut annoncé un réchauffement de ses relations avec la Turquie, une nouvelle initiative diplomatique qui a duré une journée.

Peu nombreux sont ceux, à l'exception d’Engdahl, qui ont pris la peine de noter l'incohérence des politiques annoncées de Trump envers l'Arabie Saoudite. Avec l'argent saoudien et les puissantes machines israéliens et turcs à Washington approuvant les nominations de Trump, l'ordre du jour est clair, soit un retour au plan du Project for a New American Century, avec l'armée américaine servant de « gros bras » à une cabale criminelle internationale .

Gordon Duff est un vétéran des Marines de la guerre du Vietnam ayant oeuvré pour les anciens combattants et sur les questions de prisonniers de guerre depuis des décennies en plus de conseiller des gouvernements aux prises avec des questions de sécurité. Il est rédacteur en chef et président du conseil de Veterans Today , en particulier pour le magazine en ligne New Easter Outlook

Source : veteranstoday.com

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