dimanche, 07 fevrier 2016 10:46

L'épicentre de l'épidémie de Zika dans la même zone où des moustiques génétiquement modifiés avaient été lâchés en 2015

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Traduction par Tino

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États-Unis – L'Organisation mondiale de la santé a annoncé qu'elle convoquerait, conformément au Règlement sanitaire international, un comité d'urgence le lundi 1er février au sujet de l'épidémie « explosive » du virus Zika à travers les Amériques. On rapporte que le virus a le potentiel pour se transformer en pandémie sur tout le globe. Il est cependant crucial de comprendre pourquoi cette épidémie a éclaté avant de pouvoir la circonscrire. Voilà la déclaration de l'OMS :

 

« La relation de cause à effet entre l’infection à virus Zika et les malformations congénitales ou syndromes neurologiques n’a pas encore été établie mais la suspicion est forte. Ces liens possibles, suspectés seulement depuis peu, ont rapidement changé le profil de risque de la maladie à virus Zika, désormais considérée comme un menace alarmante et non plus limitée. »

« L’OMS est profondément préoccupée par l’évolution rapide de la situation pour quatre raisons principales : le lien possible entre l’infection et des malformations congénitales et syndromes neurologiques ; le potentiel de propagation internationale compte tenu de la vaste répartition géographique du moustique vecteur; l’absence d’immunité dans les populations des zones récemment touchées; et l’absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapide […] »

« L’inquiétude est forte et les incertitudes sont grandes. »

 

Zika a apparemment surgi de nulle part. Bien que sa découverte remonte à 1947, on ne dénombre que des cas sporadiques en Afrique et en Asie du sud-est. En 2007, un premier cas est signalé dans le Pacifique. En 2013, une poignée de petites épidémies et de cas individuels sont officiellement répertoriés en Afrique et dans le Pacifique ouest. Le virus fait également son apparition dans les Amériques. En mai 2015, le Brésil annonce son premier cas de Zika, ce qui amorce un changement radical de situation.

Le Brésil est à présent considéré comme l'épicentre de l'épidémie de Zika, ce qui coïncide avec au moins quatre mille cas de bébés nés microcéphales depuis octobre seulement.

En considérant l'hypothèse d'une pandémie à propagation exponentielle, il est nécessaire de ne négliger aucune piste pour que d'éventuelles solutions, ainsi que les mesures de prévention futures, soient les plus efficaces possible. Dans la lignée de ces évènements, nous avions assisté à un autre phénomène marquant en 2015.

Oxitec a révélé pour la première fois sa ferme d'élevage intensif de moustiques génétiquement modifiés (MGM) établie au Brésil en juillet 2012 et conçue dans le but de réduire « les cas de dengue » d'après The Disease Daily. La dengue se répand par le même moustique Aedes qui propage le virus Zika ; selon l'OMS, bien qu'ils ne puissent « voler sur plus de 400 mètres, ils peuvent être transportés par inadvertance d'un endroit à un autre par les humains ». Dès juillet 2015, peu de temps après avoir lâché les MGM dans la nature à Juazeiro, au Brésil, Oxitec avait fièrement proclamé avoir « réussi à contrôler la prolifération du moustique Aedes aegypti transmetteur de la dengue, du chikungunya et du zika en réduisant la population cible de plus de 90% ».

Bien que l'opération puisse passer pour un succès retentissant, ce qui fut probablement le cas, il existe une alarmante hypothèse à envisager.

Comme un utilisateur de Reddit l'a sagement fait remarquer, la nature reprend toujours ses droits et les efforts voués à contrôler la dengue, le zika et d'autres virus semblent avoir brutalement pris une mauvaise tournure.

Cette mouture particulière de moustiques Oxitec, OX513A, est génétiquement modifiée de façon à ce que le plus gros de la couvée meure avant d'arriver à maturité. Le docteur Ricarda Steinbrecher avait toutefois rappelé, dans un rapport publié en septembre 2010, que le taux de survie connu (3-4%) justifiait le recours à d'autres études avant de lâcher les MGM. Ses inquiétudes, qui avaient alors trouvé écho chez d'autres scientifiques (et encore d'autres depuis), semblent être restées lettre morte, bien qu'elles n'auraient pas dû.

Ces MGM œuvrent pour contrôler les populations sauvages et potentiellement porteuses de maladies d'une manière très spécifique. Seul le MGM Aedes mâle est censé être lâché dans la nature, poussé ainsi à s'accoupler avec les femelles non-modifiées. Dès que les œufs sont pondus, les gênes modifiés doivent « intervenir » et tuer les larves avant qu'elles n'atteignent l'âge de se reproduire … si on ne relève aucune trace de tétracycline pendant la croissance. Il y a cependant un problème.

D'après un document non classé, daté de février 2015, d'un comité convoqué par la Direction des Échanges et de l'Agriculture, le Brésil est le troisième « consommateur d'antimicrobiens dans l'élevage d'animaux destinés à l'alimentation », à savoir le troisième pays au monde à se servir de tétracycline dans sa production alimentaire d'origine animale. Selon une étude de la Société américaine d'agronomie et al., « on estime qu'environ 75% des matières antibiotiques ne sont pas absorbées par les animaux mais finissent rejetées dans les excréments ». L'un des antibiotiques (ou antimicrobiens) précisément nommés dans ce rapport est la tétracycline, en raison de sa persistance dans l'environnement.

Un document interne confidentiel d'Oxitec révélait en 2012 que le taux de survie pouvait en réalité monter jusqu'à 15%, même en présence d'une basse concentration de tétracycline. « Même de petites quantités de tétracycline peuvent empêcher » la létalité programmée. Le taux de survie de 15% a d'ailleurs fait l'objet d'une description par Oxitec :

« Après avoir procédé à de nombreux tests et comparé les démarches expérimentales, il est apparu que [les chercheurs] ont nourri la larve [OX513A] au moyen d'aliments pour chat qui contenaient du poulet. Nous savons que la tétracycline sert habituellement à prévenir d'éventuelles infections chez les poulets, surtout chez les poulets bon marché d'élevage intensif destinés à l'alimentation animale. La viande de poulet est traitée thermiquement avant usage, mais ce procédé n'élimine pas toute la tétracycline. La larve a donc absorbé dans sa nourriture une petite quantité de tétracycline, annulant ainsi le processus létal [prévu]. » 

Même en l'absence de cette tétracycline, explique Steinbrecher, une « sous-population » de moustiques Aedes génétiquement modifiés pourrait en théorie se développer et connaître une croissance solide, en principe « capables de survivre et de s'épanouir malgré tout futur » lâcher de MGM « purs » dont le gêne est toujours intact. « L'efficacité du système », ajoute-t-elle, « dépend également de l'initiation tardive du processus létal [programmé génétiquement]. Si le moment d'initiation du processus est altéré en raison de conditions environnementales, un [taux de survie de] 3-4% représente alors un problème bien plus grave ... »

L'OMS a affirmé dans son communiqué de presse que les « conditions climatiques associées cette année au phénomène El Niño devraient entraîner une forte augmentation des populations de moustiques dans de nombreuses zones. » 

A ce propos, le président Obama a demandé un effort de recherche massif voué à élaborer un vaccin pour le virus Zika, étant donné qu'il n'en existe aucun à ce jour. Le Brésil a dès maintenant mobilisé 200000 soldats pour endiguer, d'une façon ou d'une autre, la propagation du virus. Selon certaines sources, des moustiques Aedes ont été repérés au Royaume-Uni. Mais c'est le MIT Technology Review qui a émis, le 19 janvier, ce qui constitue peut-être la proposition la plus ironique (ou pas).

 

« Une épidémie dans l'hémisphère ouest pourrait fournir à plusieurs pays comme les États-Unis des raisons de chercher à éradiquer les moustiques au moyen du génie génétique.

Hier, la ville brésilienne de Piracicaba a déclaré qu'elle recourrait davantage aux MGM …

Les MGM ont été crées par Oxitec, une compagnie britannique récemment rachetée par Intrexon, elle-même société de biologie synthétique basée au Maryland. La compagnie affirme avoir lâché des insectes dans certaines régions du Brésil et dans les îles Caïman afin de combattre la dengue. »

 

 

Source : Anti-Media

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