mardi, 24 novembre 2015 16:42

La famine du Bengale: Comment les Britanniques ont conçu le pire génocide de l'histoire humaine pour le profit

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Traduction par Mehdi

« Je déteste les Indiens. Ils sont un peuple bestial avec une religion bestiale. La famine était leur propre faute car ils se reproduisent comme des lapins ».

-Winston Churchill

Les Anglais avait un plan économique impitoyable pour l'Inde qui ne comprenait pas l'empathie pour les citoyens indigènes. Sous le Raj britannique, l'Inde a souffert d'innombrables famines. Mais la pire était au Bengale. La première d'entre elles est apparue en 1770, suivie par de graves famines en 1783, en 1866, en 1873, en 1892, en 1897 et enfin de 1943 à 1944. Auparavant, lors de famines ayant frappé le pays, les dirigeants autochtones amenaient rapidement des réponses utiles pour conjurer des catastrophes majeures. Après l'avènement des Anglais, la plupart des famines étaient une conséquence des retards de mousson ainsi que de l'exploitation des ressources naturelles du pays par les Britanniques pour leur propre gain financier. Pourtant, ils ont peu fait pour reconnaître les ravages que ces actions ont causé. Ils étaient simplement irrités des inconvénients causés par les famines.

La première de ces famines eut lieu en 1770 et elle fut horrible. Les premiers signes indiquant la venue d'une énorme famine se manifestèrent en 1769 et la famine dura jusqu'en 1773. Elle tua environ 10 millions de personnes, des millions de plus que les Juifs incarcérés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle anéantit un tiers de la population du Bengale. John Fiske, dans son livre "The World Unseen", a écrit que la famine de 1770 au Bengale était de loin plus mortelle que la peste noire qui avait terrorisé l'Europe au XIVe siècle. En vertu de la règle des Moghols, les paysans devaient payer un tribut de 10 à 15 % de leur récolte de trésorerie. Cela a permis une trésorerie confortable pour les dirigeants et un vaste filet de sécurité pour les paysans dans les cas où la météo n'était pas favorable pas pour les récoltes futures. En 1765, le traité d'Allahabad a été signé et la East India Company a repris la tâche de recueillir les hommages de l'empereur moghol Shah Alam II. Soudain les hommages - que les Britanniques nommaient avec insistance hommages et non pas impôts (pour supprimer les rébellions) - montèrent à 50 %. Les paysans ne savaient même pas que l'argent avait changé de mains. Ils payèrent, croyant toujours qu'il allait à l'empereur.

L'échec partiel des cultures était un phénomène tout à fait normal dans la vie du paysan indien. Voilà pourquoi le stock excédentaire, qui restait après avoir payé les hommages, était si important pour leur subsistance. Mais avec l'augmentation des taxes, ce surplus se détériora rapidement. Lorsque l'échec partiel des cultures vint en 1768, ce filet de sécurité n'était plus en place. Les pluies de 1769 furent décevantes et ainsi, les premiers signes d'une sécheresse terrible commencèrent à apparaître. La famine a eu lieu principalement dans les états modernes du Bengale occidental et du Bihar, mais aussi à Orissa, Jharkhand et au Bangladesh. Le Bengale était, bien sûr, le plus durement touché. Parmi les zones les plus touchées se trouvaient Birbum et Murshidabad au Bengale. Des milliers quittèrent la région dans l'espoir de trouver des moyens de subsistance ailleurs, avant de mourir de faim plus tard. Ceux qui étaient restés périrent également. De vastes acres de terres agricoles furent abandonnées. La nature sauvage commençait à prospérer, en laissant des zones de jungle profonde inhabitables. Tirhut, Champaran et Bettiah au Bihar furent également touchés.

Avant cela, chaque fois que la possibilité d'une famine émergeait, les dirigeants indiens renonçaient à leurs impôts et essayaient des mesures compensatoires, comme l'irrigation, afin d'assurer autant de soulagement que possible pour les agriculteurs appauvris. Les dirigeants coloniaux continuèrent à ignorer les avertissements qu'ils recevaient au sujet de la famine qui, bien qu'elle avait débuté depuis le début de 1770. Les décès débutèrent en 1771. Cette année, la compagnie avait levé l'impôt foncier à 60 % pour se récompenser pour les vies perdues de tant de paysans. Moins de paysans signifiait des cultures moins abondantes, ce qui à son tour signifiait moins de revenus. Ainsi ceux qui n'étaient pas encore morts à cause de la famine avaient dû payer le double de la taxe de façon à veiller à ce que le Trésor britannique ne subisse pas de pertes au cours de ce simulacre.

Après avoir remplacé les souverains moghols, les Britanniques avaient donné des ordres généralisés afin de cultiver les cultures de rente. Ceux-ci étaient destinés à être exportés. Ainsi, les agriculteurs qui avaient été utilisés pour cultiver le paddy et les légumes étaient maintenant forcés de cultiver l'indigo, le pavot et d'autres éléments qui avaient abouti à une valeur de marché élevée pour eux, mais ne pouvaient n'être d'aucun secours à une population affamée. Il n'y avait pas de sauvegarde de cultures comestibles en cas de famine. Les causes naturelles qui avaient contribué au projet étaient monnaie courante. Le motif unique pour un but lucratif forgé sur des conséquences dévastatrices. Aucune mesure d'allégement n'avait été fournie pour les personnes touchées. En lieu de cela, la fiscalité avait été augmentée pour compenser tout manque à gagner en recettes. Ce qui est ironique est que la Compagnie des Indes avait généré plus de profit en 1771 qu'en 1768.

Bien que la population affamée du Bengale ne le savait pas encore, ce ne fut que la première des famines, causée uniquement par l'esprit de profit. Bien que tous ces massacres étaient redoutables en eux-mêmes, le plus meurtrier à avoir eu lieu après 1771 était en 1943, lorsque trois millions de personnes sont mortes et d'autres en étaient réduites à manger de l'herbe et de la chair humaine pour survivre.

Winston Churchill, le Premier ministre britannique sanctifié qui avait sauvé l'Europe d'un monstre comme Hitler était insensible à la famine rugissante qui avalait la population du Bengale. Avec désinvolture, il détournait les fournitures d'aide médicale et alimentaire dépêchées auprès des victimes qui mouraient de faim, pour les envoyer aux soldats européens déjà bien fournis. Il dit "Famine ou pas famine, les Indiens se reproduisent comme des lapins." Le gouvernement de Delhi avait envoyé un télégramme lui peignant une image de la dévastation horrible et du nombre de personnes qui avaient trouvé la mort. Sa seule réponse fut: « Alors pourquoi Gandhi n'est-il pas encore mort? »

En ce Jour de l'Indépendance, il est utile de se rappeler que les richesses de l'ouest ont été construits sur les tombes de l'Est. Alors que nous rendons hommage aux courageux combattants de la liberté (comme il se doit), sachons que les victimes de ce genre, sacrifiées sans un moment de réflexion, ont payé le prix ultime. Versons une larme pour leur mémoire et efforçons nous de tirer une leçon de cette indépendance durement gagnée que nous prenons pour acquis aujourd'hui. Promettons de donner la parole à ceux dont la voix est refusée par le monde parce qu'ils sont trop humbles pour compter. Être libre est un grand privilège. Mais comme un grand super-héros a dit une fois, « avec une grande liberté vient une grande responsabilité. »

Source : yourstory.com

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