samedi, 27 juin 2015 22:58

La démocratie écrasée par le droit (d'aimer)

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Ray Y. Adamson

Le 26 juin 2015 fut un grand jour. La Cour suprême étasunienne a légalisé le mariage homosexuel partout aux États-Unis. Barack Obama a publié que « l'amour a gagné » et Hillary Clinton a affirmé haut et fort que « les droits des LGBT font partie des (sont les ?) droits de l'Homme » (en anglais: « LGBT rights are human rights »). Décision historique ?

Certainement. Grand jour ? En effet, si on demande aux millions de personnes qui se sentent concernées - ou si on demande aux magistrats - qui diront que c'est un grand jour pour le Droit. Cependant, si l'on demande aux partisans de la liberté, ils diront que c'est un triste jour pour la démocratie. 

 

LES ÉTATS-UNIS, UN PAYS PAS COMME LES AUTRES

On oublie souvent que ce pays est le fruit de l'union de 50 États, dont la république du Texas qui fut un pays jusqu'en 1846. Les États-Unis sont bien un pays, mais les États le constituant sont supposément autonomes. Ce n'est pas comme dans les provinces canadiennes ou dans les régions administratives françaises. Dans le Traité de Paris qui mit un terme à la guerre d'indépendance des États-Unis, le Roi George III n'a t-il pas reconnu que les colonies étaient des États libres, souverains et indépendants d'Angleterre? C'est écrit au pluriel. Si un beau jour les citoyens de ces États libres, souverains et indépendants ont décidé de s'unir politiquement pour créer une armée, battre monnaie et réaliser des objectifs d'intérêt commun, il était entendu que chacun de ces États garderait son propre gouvernement, ses traditions et son autonomie politique sur son territoire.

Ce n'était pas prévu, mais avec le temps la superstructure fédérale a réussi à s'imposer dans la vie politique des états individuels. Petit à petit, ces derniers voient leur indépendance s'effriter au profit d'un gouvernement fédéral qui ne cesse de grossir. Pourtant, chaque État a son propre parlement ! Le mariage homosexuel a été imposé à tous les états, incluant les quatorze qui l'avaient refusé par vote démocratique. Les représentants démocratiquement élus, impuissants, n'avaient pas le choix que de laisser faire.

 

À QUOI BON VOTER ?

Peu importe le bien-fondé des revendications des groupes de pression LGBT - peu importe la définition du mariage - ceci n'est pas un billet anti-homo. Mon point est que par le truchement de sa Cour suprême, l'État fédéral étasunien a retiré le droit aux États de déterminer leurs propres lois. La justice droit-de-l'hommiste fédérale a écrasé la démocratie électorale au niveau de cinquante (50 !) États. Le pouvoir juridique fédéral - suprême & absolu - a écrasé tout pouvoir politique local.

Au cœur de ce jugement historique, on constate qu'à travers son organe juridique le fédéral a démontré son intolérance aux aspirations politiques de tous les constituants de la nation - et surtout - son mépris à l'égard de leur expression démocratique. C'est un totalitarisme évident, et pourtant le mot « liberté » est sur les lèvres de tous les journalistes et politiciens. Le Président Obama parle d'une victoire de l'amour. Un amour qui étouffe, peut-être !

 

QUEL IMPACT SUR LE MONDE ?

Les États-Unis sont un microcosme des Nations-Unies. De plus, l'ONU est basée à New York et demeure sous forte influence américaine. Je soumets mon constat, j'extrapole et je termine. La tendance en Amérique est pour une ingérence toujours grandissante du Fédéral sur ses États. Je prévois donc plus d'ingérence de l'ONU au Canada et plus d'ingérence du Fédéral canadien au Québec, le tout téléguidé par les États-Unis.

D'autres lois américaines deviendront onusiennes (et vice-versa, ça ira dans les deux sens) et seront proposées partout dans le monde libre. Si nous ne les acceptons pas, on nous imposera la « démocratie » par les pressions économiques et les décisions juridiques. La force et les bombes, ce n'est pas pour nous - c'est pour donner la démocratie aux Arabes ! mais même si on ne finit pas dans un champ de ruines à la libyenne, il est à prévoir que nos droits légitimes seront profondément bafoués.  C'est le cas aujourd'hui dans quatorze États américains dits libres, souverains et indépendants.

Commentaires   

 
0 #1 Andrée Couture 29-06-2015 20:21
Merci beaucoup M. Adamson pour cet article. Mais où on s'en va comme ''monde'' ? L'amour a gagné ?! Ben voyons Barack..... personne n'est dupe.
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