mercredi, 13 fevrier 2019 13:21

Tel père, tel fils

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Patrice Hans-Perrier

C'est une véritable fin de non-recevoir qu'a essuyé François Legault, le 5 février dernier, alors que le premier ministre du Canada annonçait que le gouvernement fédéral n'entendait pas donner suite au projet québécois d'instituer un rapport d'impôts unique provincial. L'ensemble de la classe politique québécoise a vécu ce retour d'ascenseur comme une véritable douche froide bien que le projet ait fait l'objet d'une motion unanime à l'Assemblée nationale en mai 2018.

Les partis d'oppositions soutiennent Legault

Québec solidaire, pourtant réfractaire aux visées de la Coalition avenir Québec, encourage le gouvernement Legault à ne pas lancer la serviette puisque ce projet représente une bouffée d'oxygène pour les simples contribuables. Même le député libéral, et ancien ministre des Finances, Carlos Leitao se dit « extrêmement déçu parce que c'était quelque chose qui était dans l'intérêt public […] ».

Une vision centralisatrice

La classe politique québécoise a beau jouer les vierges effarouchées, rien ne changera la détermination de Justin Trudeau en ce qui a trait à la consolidation de cette fédération de fer qui ignore jusqu'à l'existence d'une nation francophone qui jure avec le multiculturalisme ambiant. Parce que le paternel de Justin Trudeau s'est basé sur sa doctrine du multiculturalisme afin de faire du Canada un état « postnational » qui ne tolère aucune note discordante. Seules les minorités actives sont tolérées puisqu'elles servent de monnaie d'échange en définitive.

Un pays sans identité

Et, comme le faisait remarquer le blogueur Étienne-Alexandre Beauregard, en août dernier, sur le site du Huffington Post Québec, la position politique de la dynastie Trudeau ne peut pas être remise en question puisqu'elle représente « la "bonne" manière de penser, tout simplement ». Justin Trudeau affirme sur toutes les tribunes, en incluant le Sommet économique de Davos, qu'il n'y a plus d'identité dominante au Canada et que les velléités des nationalistes québécois ne sont que des résidus d'une intolérance qu'il convient d'éradiquer.

Pierre Élliot Trudeau, professait déjà la caducité du nationalisme canadien-français dans les pages de la revue Cité libre, en mars 1961, de manière non équivoque : « nous trouvions absurde de penser que le Canada français deviendrait plus démocratique, plus socialisant, plus laïque et plus moderne, du jour où – se refermant sur lui-même – il n'aurait plus comme appui contre un monde hostile que ses traditions vétustes et ses idéologies réactionnaires ».

Briser la nation québécoise

De fait, ce « grand architecte » du multiculturalisme estimait que les traditions du Canada français ne représentaient qu'un frein à l'avènement d'un socialisme centralisateur qu'il appelait de tous ses vœux. Il fallait « casser » à tout prix la montée en puissance d'un nationalisme qui datait de l'époque où Honoré Mercier, en plein milieu du XIXe siècle, professait que le nationalisme canadien-français tirait sa force de ses racines catholiques et populaires.

C'est tout cela que la dynastie Trudeau s'est évertuée à détruire par la racine. Et, c'est pour protéger tout cela que François Legault a été élu. Il aurait intérêt à ne pas l'oublier.

Liens : Finance-Investissement, Huffington Post, The Guardian, UQAC, CRC-Canada

Source : patricehansperrier.wordpress.com

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