« Je viens d'avoir le responsable du service des douanes », a expliqué José Bové aux journalistes qui l'entouraient à son hôtel de Montréal en attendant son expulsion du Canada. « Il m'a dit : "Dans votre affaire, il y a eu un revirement de situation", c'est exactement le terme qu'il a employé », en précisant que l'autorisation de séjour au Canada était bonne pour sept jours.
Le député européen devra débourser la somme de 200 $ pour payer le document lui permettant de séjourner au Canada. « Il n'y a pas de problème, je peux payer 200 $ parce que c'est un frais administratif et que ça ne me cause aucun souci », a commenté M. Bové.
Attendu à Montréal mardi soir pour participer à une assemblée publique portant sur l'accord de libre-échange Canada-Europe, le militant écologiste français s'était vu confisquer son passeport par les autorités douanières et devait être expulsé du pays dans les prochaines heures.
Mardi, les douaniers canadiens avaient décidé d'expulser M. Bové en raison de deux condamnations criminelles pour des actions perpétrées contre McDonald et Monsanto.
En 1999, le militant a démonté un restaurant McDonald en construction pour protester contre l'importation de bœufs nourris aux hormones en Europe. Il a également fauché du maïs génétiquement modifié de la société Monsanto la même année pour montrer son opposition au recours aux organismes génétiquement modifiés.
Cependant, José Bové croit que son opposition à l'accord de libre-échange, sur lequel doit se prononcer le Parlement européen dans les prochaines heures, constituait la réelle motivation des autorités canadiennes pour l'expulser du pays.
Mercredi, en conférence de presse, José Bové a directement interpellé le premier ministre canadien, Justin Trudeau, pour dénoncer le sort qui lui était réservé.
« J'ai envie de poser la question à M. Trudeau : "Quelle mouche vous a piqué?" », a lancé le parlementaire de 63 ans en conférence de presse depuis l'hôtel où il a passé la nuit à Montréal.
« "Pourquoi est-ce que vous, qui voulez toujours apparaître comme la personne la plus ouverte du continent nord-américain, vous en arrivez à accepter de telles situations?", a-t-il poursuivi. C'est quand même assez incongru. »
Lire la suite sur radio-canada.ca