vendredi, 22 janvier 2016 22:23

Gleeden, l'immoralité à son apogée

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Gleeden, l'immoralité à son apogéeLes sites de rencontres extra-conjugales fleurissent sur le net et notamment Gleeden. Avec une campagne de communication toute belle, toute neuve dans le métro parisien, Gleeden s’affiche comme étant le numéro un de l’adultère et rend cette pratique tout ce qu’il y a de plus normal.

 En chiffre, Gleeden c’est :

–       1 million d’inscrits à travers le monde dont 830 000 en France.

–       Une moyenne d’âge des inscrits comprise entre 30 et 50 ans.

–       63% d’hommes et 37% de femmes.

–       91% de personnes mariées ou en couple et 9% de célibataires, souvent séparés ou divorcés.

–       11% d’inscrits recherchant des relations homosexuelles ou bisexuelles.

Voilà ce qu’est aujourd’hui Gleeden.

Avant de développer, je tiens tout d’abord à préciser que je ne blâme pas fondamentalement l’infidélité. Si il s’agit d’un mode de vie libertin et consenti par un couple, libre à chacun de faire ce qu’il veut. L’infidélité peut également être l’explication de différentes situations de couples difficiles.

En réalité, ma réticence va en direction des fondateurs de ce site de rencontre, le premier du genre. En effet, si officiellement Gleeden a été « pensé par des femmes », je veux bien y croire après tout, pourquoi pas.. Il a pourtant bien été lancé par 2 hommes, 2 frères, les frères Truchot (avouez que Truchot c’est un peu moins glam que Gleeden quand même).

Pour les présenter, ces 2 frères sont des entrepreneurs confirmés, fondateurs de BlackDivine en 2008, une “société américaine d’investissement dans le monde du web” dixit Ravy Truchot, à l’intérieure de laquelle cohabite notamment trois entités : U got a wish : e-commerce dédié à la mode féminine, Touchvibes : agence marketing et donc Gleeden : site pour tromper sa femme.

Certains entrepreneurs comme les Truchot, et je parle en connaissance de cause, cherchent à se positionner sur n’importe quel secteur, quel qu’il soit, dès qu’ils y voient une demande, une opportunité et donc de nouvelles possibilités de rentrées d’argent importantes en cas de succès. Sur le principe, je n’ai rien à redire là dessus. Si l’argent est la motivation première de certaines personnes, c’est tout à fait leur droit. Mais quand l’étique et la morale rentrent en considération, alors pour moi, il y a des limites à ne pas dépasser.

« Gleeden permet désormais aux personnes souhaitant tromper leur conjoint d’afficher leur statut d’homme ou de femme marié(e). »

Sur le Wikipédia de Gleeden, il est par exemple annoncé de façon très simple, très calme :

« Le concept est fondé sur le postulat suivant : auparavant, 8 % des personnes inscrites sur les sites de rencontres classiques se déclaraient célibataires tout en étant mariées ou en couple. Gleeden permet désormais aux personnes souhaitant tromper leur conjoint d’afficher leur statut d’homme ou de femme marié(e). » Merci Gleeden !

Lors d’une interview par Frenchweb, Teddy Truchot (l’autre frère Truchot) co-fondateurs du site, tient également ce même discours:

« 1 membre sur 3 inscrits sur un site de rencontres serait en couple alors pourquoi ne pas lancer un site pour regrouper toutes ces personnes puisqu’il y a un réel besoin.. »

Teddy … Un réel besoin?

Peut-on vraiment parler de « besoin » lorsqu’il s’agit d’infidélité, de tromper la personne avec qui on vit, avec laquelle on eu des enfants et ce évidemment sous couvert d’anonymat. À mon sens : non. Même si certaines perspectives financières sont intéressantes, oui peut-être, il faut pourtant savoir se poser des limites morales. N’oublions pas que l’adultère reste la première cause de divorce en France. Il est tout de même la raison de près d’un divorce sur trois. Donc, lorsqu’une activité professionnelle/économique peut avoir des conséquences sociales négatives, à mon sens elle n’a pas lieu d’être. Et par pitié, évitez les phrases du type « Mais il y a une demande qui existe… et si ce n’est pas moi qui le fait, ce sera quelqu’un d’autre ». Cela n’est pas recevable.

À côté de ce discours bien rodé, même franc, ajoutez une communication maitrisée, une certaine « finesse » et un côté « borderline » dans les campagnes publicitaires, la symbolique de la pomme croquée (allégorie du péché) pour logo et tout y est..

C’est bien fait, ça se veut léger et décomplexé, comme si l’adultère était une activité comme les autres… et cela fonctionne. Le site a trouvé et continu de trouver son public et c’est bien là le problème. À mon sens, il n’est pas cautionnable moralement qu’un tel site accède au succès dans une grande acceptation ou indifférence collective.

Le site peut engendrer des divorces, des ruptures dans le couple, mettre des enfants dans des schémas familiaux difficiles et c’est la le problème. Pour moi ce n’est pas parce que une demande existe quelque part qu’il faut forcément y répondre. On ne peut faciliter l’adultère, l’encourager même en le désacralisant, et trouver cela normal sur le principe que l’adultère existe et que bon, au final, il y a de l’argent à se faire.

Je dois dire également, qu’a ma grande surprise, ce site avait été dans son ensemble, assez bien été accueilli par le grand public, par les médias. Les frères Truchot pensaient eux même que l’accueil serait plus difficile. Mais comme maintenant il est de bon ton de montrer que l’on est ouvert d’esprit, que les mœurs ont changé alors on trouve de Gleeden que c’est « rigolo », que c’est un concept original. Non, on ne peut cautionner moralement un tel site, pour les raisons que j’ai exposé.

En conclusion :  

En conclusion, à la place d’un autre long discours, j’aurais simplement une question à poser aux frères Truchot : En toute honnêteté les gars, si un jour vous retrouvez votre femme sur Gleeden, imaginons dans les 20 plus gros scores du site, quelle serait votre réaction ?

Source : ecs-digital.com

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