Le problème aujourd’hui n’est pas de savoir qui devrait tenir les rênes de la politique, puisque la politique n’est-elle même que la codification d’un rapport de production déjà présent. De tout temps, ceux qui ont géré le pouvoir politique n’ont fait que subir ses conditions, et ratifier les lois qui y correspondaient. Il est nécessaire de s’inscrire à l’opposé de l’idéalisme qui voudrait que les idées et les bonnes volontés façonnent l’histoire, alors qu’elles ne sont elles-mêmes que la résultante de rapports sociaux donnés.
La loi, la constitution, les institutions, populaires ou non, ne sont pas des outils neutres qu’il s’agirait d’orienter dans un sens ou dans l’autre, mais les appendices du pouvoir étatique qui ne peuvent prétendre abolir le mode de production capitaliste. Penser le contraire c’est méconnaitre ce qu’il est en réalité. Le travail salarié, la division du travail, la valeur d’échange, tels sont les éléments qui se trouvent au cœur de la production capitaliste, un pouvoir politique pourrait tout au plus réguler le cadre dans lequel ils se meuvent, la répartition de la production par exemple, bien que la concurrence du marché mondial ne tarderait pas à y venir exercer une correction.
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Si nous ne pouvons connaitre l’avenir avec exactitude, nous avons néanmoins la certitude que, démocratie directe ou non, tant que la production marchande et sa loi de la valeur perdurent, alors les crises périodiques se répèteront, entrainées par le mécanisme de la baisse tendancielle du taux de profit. Et les épisodes de luttes de classes radicales se manifesteront d’autant plus intensément que la crise de valorisation du capital sera profonde, mettant les prolétaires devant l’impossibilité d’une vie humaine au sein du monde de l’argent.
En dernière instance, c’est bien la démocratie directe qui est la meilleure alliée du capital en créant l’illusion qu’il serait possible d’équilibrer la production capitaliste.
Source : guerredeclasse.fr
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