« Comment évaluer notre société en ce qui concerne le bonheur des individus ? Il y a un sondage très intéressant à cet égard qui nous révèle que huit à neuf sur dix répondent qu'ils sont heureux mais pensent que les autres ne sont pas heureux. Pourtant, nous consommons trois fois plus d'énergie que les années 60. Le Produit Intérieur Brut (PIB) n'est pas le signe du bonheur. Nous avons un mythe, un fétichisme de la croissance. La consommation appelle un grand nombre de critères et il y a excès de consommation. La crise des subprimes en est une bonne manifestation, mais l'excès est en toute chose.
Simplement, c'est cet excès qu'il faut critiquer et non la consommation en elle-même. Il nous faut, non seulement, des politiques économiques logiques pour préserver l'environnement, mais il nous faut aussi ce j'appelle une écologie de l'esprit et une écologie de l'existence toute entière. Il s'agit d'inventer de nouveaux modes d'éducation et de travail qui devraient permettre aux individus de trouver une identité individuelle et des satisfactions ailleurs que dans les paradis passagers de la consommation. L'important est, qu'à travers d'autres passions, l'Homme puisse relativiser l'univers de la consommation et que de cette manière, l'acquisition des biens et des marques n'apparaisse pas comme le but ultime de l'existence. »
Extrait d'une conférence du Professeur et sociologue français Gilles Lipovetsky. Nous consommons de plus en plus, mais sommes-nous heureux de plus en plus ?
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