dimanche, 16 novembre 2014 22:08

Disparaître

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Disparaître

Il y a 25 ans, le 12 février 1989, le documentaire Disparaître. Le sort inévitable de la nation française d’Amérique ?, narré par Lise Payette avec des textes écrits par elle-même et le réalisateur Jean-François Mercier, est diffusé sur les ondes de Radio Canada. « Les auteurs de Disparaître se donnaient pour mission de tirer les Québécois canadiens-français de leur sommeil : « Nous ne faisons plus d’enfants, en tout cas pas assez pour renouveler la population. Le Québec vieillit. Il y a même des gens pour dire que nous allons disparaître. Est-il déjà trop tard pour éviter le déclin…Pouvons-nous recommencer à faire des enfants ? Pour éviter le déclin, est-ce une bonne solution d’accepter plus d’immigrants ? ».

Quelque temps auparavant, le gouvernement du Québec avait annoncé son intention d’augmenter considérablement le seuil d’immigration pour les prochaines années de manière à faire face au défi démographique. Une grande partie du documentaire se consacrait aux dangers de recourir à une immigration trop importante et trop peu sélective. Cette mise en garde reposait sur l’analyse d’expériences difficiles d’intégration des immigrants en Occident (Allemagne, Angleterre, France, États-Unis) et par la lecture de certaines tendances semblant se dessiner ici même au Québec. 

Par leur nombre, par leur différence culturelle, par leur préférence linguistique pour l’anglais, et par leur affirmation de plus en plus importante dans la société, les immigrants étaient susceptibles de conduire à la minorisation de la minorité francophone d’Amérique à l’intérieur même de ses frontières québécoises. À plus court terme, si les politiques d’immigration et d’intégration ne changeaient pas de cap, on assisterait au développement de l’intolérance et du racisme chez les Québécois de souche (française). Avec, en conséquence, une montée des tensions. 

Comment faire pour éviter une telle débâcle appréhendée ? Le documentaire ne suggérait, somme toute, que des solutions négatives :

Limiter l’immigration trop différente (lire : de culture et de couleur, y compris de religion). Lise Payette met en garde :

- Puisque les cultures qui vont arriver au Québec seront de plus en plus différentes de la nôtre si notre politique d’immigration ne change pas, il faudrait éviter l’erreur fondamentale de laisser entrer massivement au Québec de forts contingents d’une même 
culture.

- Intégrer les immigrants, ne pas créer de ghettos ? Quand on se promène à Montréal, on a l’impression que certains quartiers appartiennent déjà aux immigrants, que les Québécois ont abandonné ces quartiers. Serions-nous sur le point de créer des ghettos?

- Ne pas dépasser notre seuil de tolérance comme cela se serait produit ailleurs avec des conséquences malheureuses.

- Et, expliquer aux immigrants que les Québécois veulent construire un pays en français, et qu’il ne faut pas chercher à prendre leur place…

- Le maintien d’un « monde commun » chargé de sens, et en bonne santé, n’est jamais automatique. La bonne volonté, est toujours nécessaire. 

Eh bien voilà, en 2014, 25 ans après la diffusion du documentaire de Lise Payette et de Jean-François Mercier, la « bonne volonté » ne suffit plus. C’est pourquoi, par souci de préservation de nos valeurs, la charte de la laïcité revêt un caractère capital à défaut de quoi, le Québec de nos ancêtres risque de...disparaître. 

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