samedi, 21 janvier 2017 08:34

Ordo Templi Orientis

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Ordo Templi Orientis

La mythologie de l’Ordo Templi Orientis (autrement connu sous « OTO » pour « Ordre des Templiers Orientaux ») veut qu’il ait été fondé en Allemagne, vers 1895, par Karl Kellner (1850-1905), un industriel autrichien et maçon de haut grade – son titre, plus qu’éloquent, était alors « Grand Maître Honoraire 33°, 90°, 96° » et « Directeur du Triangle Intérieur » et Théodore Reuss, un étrange personnage, d’origine germano-anglaise, qui fut tout à la fois occultiste, anarchiste, espion de la police prussienne, journaliste, chanteur et promoteur des droits de la femme ! Cependant, selon P.R. Koenig, Karl Kellner, bien qu’il fut en contact étroit avec Théodore Reuss et qu’ils partageassent ensemble un intérêt pour la pratique du hatha-yoga, n’a rien à voir dans la fondation de l’OTO. Ce n’est qu’après la mort de Kellner, en 1905, que Reuss commencera à développer une arrière-loge maçonnique au sein de l’Obédience de Memphis-Misraïm dont finira par émerger l’OTO. Et, ce n’est que plus tard qu’il prétendra que Kellner en fut le co-fondateur. Reuss forgera à la même époque l’histoire fantasmée de l’Ordre qui remonterait ainsi aux Templiers via, entre autres, l’Hermetic Brotherhood of Light (fondée au milieu du XIXe siècle), la Franc-maçonnerie et les Illuminés de Bavière d’Adam Weishaupt… Rien de moins.

Dans un élan d’impérialisme mystique, Reuss se félicitera plus tard que l’OTO ait absorbé la majorité des organisations chevaleresques, templières ou maçonnique. Dans une publication de l’Oriflamme, il donne ainsi la liste des organisations couvertes par l’OTO : « l’Église Gnostique Catholique, l’Ordre des Chevaliers du Saint-Esprit, l’Ordre des Illuminés, l’Ordre du Temple, l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean, l’Ordre des Chevaliers de Malte, l’Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre, l’Église Cachées du Saint-Graal, la Fraternité Hermétique de la Lumière, la Saint Ordre de la Rose-Croix Hérédom, l’Ordre de l’Arche Sainte Royale d’Énoch, le Rite Ancien et Primitif de la Maçonnerie, le Rite de Memphis, le Rite de Misraïm, le Rite Écossais Ancien et Accepté, le Rite Swedenborgien, l’Ordre Martiniste et l’Ordre de Sat Bhaï » (ouf !). Il est à noter que Reuss avait déjà été l’importateur en Allemagne des Rites maçonniques irréguliers de Memphis-Misraïm et du Rite Écossais Ancien et Accepté, et, nous pouvons lire l’énoncé de ses titres dans l’édition de décembre 1906 de l’Oriflamme : « Souverain Grand Maître Général ad vitam des franc-maçons des Ordres Écossais Unis pour l’Empire Allemand, Souverain Grand Commandeur, Grand Souverain Absolu, Souverain Pontife, Souverain Grand Maître de l’OTO, Suprême Mage Soc. Frat. R.C., SI, 33°, Termaximus Regens I.O…. ».

Sous la direction de Reuss, Chef Extérieur de l’Ordre, l’OTO sera une organisation d’inspiration principalement maçonnique, construite autour de 10 degrés initiatiques, dont le 8e et le 9e degré enseignaient des pratiques sexuelles. Le dixième degré constituait le grade de maître national de l’Ordre. Reuss avait établi un lien entre les degrés de la maçonnerie et ceux de l’OTO – ainsi, les Maîtres franc-maçons étaient immédiatement reconnus comme membres de l’OTO – mais, ces prétentions seront abandonnées dans les années 20.

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