Mike Deschamps

« La minorité doit l’emporter sur la majorité » C’est une phrase que l’on entend souvent dans le milieu de la gauche et pourtant les changements sociétaux du progressisme de gauche ne sont en réalité jamais motivés par l’émancipation des individus mais seulement par l’appât du gain. La beauté aux yeux des gens ordinaires est subjective mais la beauté aux yeux des marchands du Temple est synonyme de rentabilité. Le Capital cherchant toujours à étendre son marché n’hésitera donc pas à mettre en avant les gens obèses qui ne trouvent pas leur place dans les normes mises en place par celui-ci. Pourquoi se limiter aux femmes minces quand il y a un marché et une masse d’argent à gagner avec ce qui est appelée la diversité corporelle ?

Se voiler la face

« Les standards de beauté doivent changer » affirme Renee Wilkin au Journal de Montréal. Cette personne qui souffre d’obésité n’a pas compris que les standards de beauté dans la société marchande sont définis par le capitalisme. N’est-ce pas là un déni de la réalité ? Ces femmes se voilent-elles la face ? Ne se rappellent-elles pas qu’elles sont en première ligne face à des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et les maladies cardio-vasculaires ? C'est le cas de beaucoup de femmes souffrant d’obésité qui n’hésitent pas à affirmer « qu’elles sont bien dans leur peau » et « qu’elles s’acceptent telles qu’elles sont ».

L’obésité un nouveau critère de beauté : le poids valant son pesant d’or

Si la société marchande aide à rassurer ces gens psychologiquement en procurant une sensation de bien-être, le marché lui, saisit l’opportunité et s’ouvre progressivement aux personnes souffrant d’obésité comme il s’est ouvert à d’autres catégories de minorités dans un passé récent.

Ainsi l’obésité est vendue comme une nouvelle mode par la publication de nouveaux magazines mettant en vedettes des femmes obèses (et jamais des hommes obèses). A noter que ces magazines ont un train de retard sur le monde de la pornographie où les femmes obèses ont déjà trouvé leur place.

Grossophobie

La catégorie des gens obèses n’échappera pas à l’interdiction de la critique. Au plus le marché s’ouvre sur cette nouvelle opportunité, au plus la critique sera sanctionnée. Il y aura toujours des gauchistes pour interdire d’analyser les faits au nom de la carte joker : l’égalitarisme. Aucun individu ne doit être discriminé – traduction : le monde entier doit être sur un pied d’égalité face aux marchés. La grossophobie trouvera donc sa place parmi les accusations qui conduisent au fascisme voire à l’antisémitisme. D’un déni d’une réalité morphologique (qu’on peut améliorer pour sa santé personnelle) on ira vers un déni idéologique refusant toute critique même lorsqu’elle est fondée. Parlera-t-on un jour de grossophobie systémique dans un monde où le simple conseil d’atteindre un poids santé se vaudra de se faire traiter de fasciste ?

Le nouveau critère de beauté de demain ?

Serait-il possible que demain la chirurgie plastique ratée devienne un nouveau critère de beauté ? Est-ce que le marché s’ouvrira sur ces pauvres femmes dont la chirurgie plastique n’a pas eu l’effet escompté ? Accusera-t-on la critique de cette démarche de « plastophobie » ? Dans notre société marchande, il n’y a plus de limite. Même le pantalon à une jambe de Jacques Attali a des chances un jour de se retrouver à la une d’un magazine de mode féminin. Il sortira alors de la catégorie des objets à vendre qui n’ont aucune utilité.

Devant un tel déni de la réalité on ne peut qu’encourager ces femmes à entretenir leur corps afin de retrouver un poids raisonnable non pas pour satisfaire les impératifs du marché réservés aux personnes minces mais pour rester en santé. Ce conseil vaut aussi pour les hommes qui souffrent d’obésité. Au moment où le covid-19 frappe les personnes en mauvaise santé, il est plus que nécessaire de se prendre en main.