lundi, 02 septembre 2019 11:45

La Société des politiciens disparus..

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Réjean DeGaules

Vous vous souvenez de ce film mettant en vedette le défunt Robin Williams dans lequel de jeunes étudiants confrontés à la terrifiante austérité d'une école probablement protestante font la rencontre d'un enseignant aux techniques d'enseignement peu orthodoxes quelque peu personnalistes.

Quand on écoute les politiciens dans l'actuelle campagne électorale, on croie observer ces jeunes étudiants obligés de suivre rigoureusement une doctrine mondialiste. Du Bloc, en passant par les verts, le Maximus Bernierus (successeur de Brius Mulronnius grand enfonceur de frontières ouvertes par Trudeau), et le fils de l'autre, aucun n'échappe à une règle que l'on croirait écrite par le PC principal des épisodes de South Park. Le « PC principal » (traduit par le directeur politiquement correct) est un « douche-bag » franc-maçon tenant sa légitimité d'une fraternité d'université qui devient directeur de l'école de South Park et n'accepte plus aucune remarque touchant les minorités. Tous les politiciens doivent se soumettre à l'esprit « PC principal ».

Sous cette terrible dictature du politiquement correct, des personnalités formeront une société secrète, un « safe space », dans laquelle ils pourront se comprendre sans être censurés. Ce « safe space » se nommera la société des politiciens disparus. Ils feront la rencontre du professeur Donald Trump. Cette rencontre les métamorphosera et leur parole se libérera. Enfin « se libérera »... tout dépend de ce qu'on entend par « se libérera ». Ce ne sera pas un poème du poète français du 16e siècle Pierre Ronsard qui inspirera cette société, mais bien celui qui réussira à faire regarder la politique « d'un autre point de vue ». Un millionième point de vue. Un millionième point de vue traité qu'en surface. Car qui parmi les chroniqueurs a une véritable culture marxiste, une connaissance du Capital même parmi ceux qui le défendent aveuglément, une véritable culture humaniste, une véritable culture biblique, une véritable connaissance des grands documents qui ont fondé le Canada ? Oui, certains connaissent les théories, les écrits, mais en pratique... Quand est-il de la connaissance pratique de ces grandes sagesses écrites ? Aussi bien dire qu'elles sont devenues inexistantes. Ces pratiques, sous la gouverne du Capital, sont devenues obsolètes et pour les faire revivre il faudrait réanimer les paramètres qui ont mené à leur fondation, puis leur vie. Le processus de réanimation apparaît problématique, coûteux, difficile à vendre à une population qui a bien d'autres préoccupations. Cette sagesse disparue, qui peut donc arriver à faire en sorte que la population comprenne les grandes orientations politiques qui seront mises en place prochainement ? Qui peut donc voter en connaissance de cause ?

« Carpe Diem » à tous les enseignants, blogueurs, etc.

Claude Villeneuve, dans un article intitulé, Pierre-Karl et moi, vantait la pluralité d'opinions dans les pages des journaux Québécor1. L'ancien conseillé de Pauline Marois disait avoir reçu une promotion au sein des journaux Quebecor suite à une critique qu'il avait écrite sur Facebook à propos de Pierre-Karl Péladeau. Cela prouvait l'ouverture à la pluralité d'opinions de celui pour qui Villeneuve travaille.

Villeneuve écrit ceci : « Au Journal, il y a des anciens du PLQ, du PQ et de l’ADQ. Il y aura éventuellement des anciens de la CAQ et de QS, quand ces partis d’extraction récente auront davantage d’ex. Il y a des fédéralistes, des souverainistes, des gens qui sont contre le troisième lien à Québec et d’autres qui sont pour. On est plutôt nationaliste, c’est vrai, et plusieurs penchent à droite, encore que votre serviteur, Josée Legault, Réjean Parent et Martine Desjardins, notamment, défendent vaillamment le modèle québécois. » Joseph Facal, la même journée, s'exprimait de la même façon sur la pluralité d'opinion dans les pages du Journal2.

Selon Villeuveuve, il n'y aurait pas d'autocensure dans les pages du journal parce que l'autocensure rend les opinions plates à lire.

Il va de soi que certaines opinions soient exprimées différemment. Néanmoins, si le lecteur cherche à être diverti à travers les journaux, qu'est-ce que les chroniqueurs pourront écrire d'autre que du spectacle, du sensationnel ? Des onomatopées, en voulez-vous, en voilà ! Une chronique québécoise sera digne de la télé-série Batman des années 60. Martineau attaque ! Boum ! Pow ! Caboum ! Guy A. Lepage réplique Paf ! Badang ! Ouch !

Et si le lecteur tire son information d'une seule et même source et accorde de la crédibilité qu'à cette source, le chroniqueur sera obligé d'utiliser cette source, sinon le lecteur le percevra comme un producteur de « fake news ». Si le lecteur est pratiquement analphabète, que pourrait écrire le chroniqueur pour être compris ? Comme quoi la censure ne vient pas toujours d'une mesure oppressive, mais bien parfois d'un besoin pratique de plaire et de vendre au lecteur. Ce que le patron n'a pas besoin d'imposer. Ce qui s'impose de lui-même parce que le chroniqueur comprend très bien comment agir et « réussir ». Et pour plaire, il faut produire une opinion adaptée à la culture et à la compréhension de chaque individu. C'est ainsi que les médias produiront une très grande quantité de commentaires contradictoires. La trop grande quantité de ces commentaires aura tendance à censurer la pensée. Car qui aujourd'hui peut se vanter de lire toute la production littéraire planétaire ? Engouffré sous un flot incessant d'informations, il est évident qu'une partie de cette information ne sera pas avalée par certains lecteurs. Résultat : l'information devient une tour de Babel. Chacun a son langage, chacun a son information. Plus aucune base commune.

En réaction, la société des politiciens disparus nous produira un millionième poème soi-disant inédit pour se sortir des griffes de la dictature du Tout-Puissant PC principal...

Un imposteur de plus qui se sera déguisé en libérateur. Ou un dictateur de plus prêt à nous faire avaler du politiquement correct à nous rendre malade. Faites votre choix.

1 https://www.journaldemontreal.com/2019/08/31/pierre-karl-et-moi

2 https://www.journaldemontreal.com/2019/08/31/medias-et-si-on-comparait

Commentaires   

 
0 #1 Louis-Philippe 02-09-2019 14:32
Une analyse très lucide du monde médiatico-polit ique ici au Québec mais qui est très similaire dans le reste de l'Occident.
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