Réjean DeGaule

À plat ventre, à l'horizontale, rictus trahissant un brin d'arrogance, le missionnaire de l'indépendance, quand il ne blâme pas la religion de tous les maux de la terre, donne des coups de reins en direction de son bulletin de vote croyant que l'immanence de sa position le servira, sèmera, inséminera, enfantera, Dieu-indépendance apparaîtra, le grand soir se réalisera.

Mon pauvre diable, cambre-toi vers le ciel si tu tiens à apercevoir ton indépendance sacrée.

Le surnaturel n'apparaît qu'aux yeux de ceux à qui la verticalité échoit.

Rien ne sert de se coucher si l'on vise la transcendance.

Est-ce le bulletin de vote qui te sert de partenaire qui t'empêche de te lever ?

La tyrannie du vote te voilerait-elle le visage ?

Tous les principaux partis provinciaux ont eu dans leur histoire un chef adoptant la position du missionnaire indépendantiste. Oui, même les libéraux ont jadis adopté cette position. C'était l'époque Louis Riel, aussi bien dire Mathusalem pour notre libéralité sans mémoire. Même Pierre-Elliot Trudeau s'est positionné en missionnaire de l'indépendance durant sa jeunnesse [i] (pour mieux vous enculer, ensuite dirait les mauvaises langues).

 Comme chantait Robert Charlebois : « Blâme pas l'gouvernement mais débarasse-toé z'en » C'est comme ça qu'on passe de missionnaire à indépendant.

Missionnaire en attendant...

Position du missionnaire aujourd'hui démodée, perçue comme dépassée, banale, on lui préférerait les fantaisies, les singularités insolites. C'est l'imaginaire qui prend le dessus sur la simplicité de ce qu’il est possible de faire. À essayer de réinventer la roue, on en oublie que, pour le commun des mortels, la plus simple des positions bien réalisées vaut bien mieux que la position spectaculaire accomplie tout croche.

On essaie de nous faire croire que les jeunes préfèrent l'abstinence, une dévotion à la vierge-écologie plutôt que la simplicité du missionnaire.

Il faut vraiment être puceau de la réalité pour croire de pareilles âneries.

Robert Charlebois a beau dire « qu'au Québec/ tout commence par un Q/ pis finit par un bec », qu'estce qu'ils sont nombreux les puceaux dans les journaux ?!

C'est parce qu'on se contente de la position du missionnaire indépendantiste qu'on ne devient jamais indépendant.

La religion du missionnaire indépendantiste

Miséricorde flambante nue accordée au missionnaire de l'indépendance

Prière « exécutée » par Monseigneur Bock-Côté

En coeur

Avé Monseigneur...

Bock-Côté est parmi nous

Béni entre toutes les indépendantistes

Et Finkelkrault est le fruit de ses entrailles

Amen

Revision du cathéchisme de la sainte-shoah obligatoire.

Missionnaire suspendu aux lèvres d'un apôtre à la langue bien pendue

Pendaison sans appel d'une langue moribonde

Langue de missionnaire indépendantiste devenu scribe ou pharisien

Avec cette langue, quiconque dit la vérité apparaît hérétique.

Le PQ est mort, mais chut, il ne faut pas trop le dire.

Missionnaire indépendantiste confiné à condamner.

Tant que l'indépendance ne se réalise pas, sa mission sur terre sera d'accuser le monde entier de son impuissance.

Le messie indépendantiste n'apparaît pas, alors flagellons-nous, jetons sur nous-mêmes l'anathème, donnons des coups de reins sur la case PQ ou CAQ jusqu'à ce qu'il apparaisse.

Un vote à l'encre blanche reviendrait au même.

Est-ce que ça prendra la menace de Renaud Camus pour vous inciter à garder la position du missionnaire indépendantiste ?!

Ou l'appel à la révolte de François Legault ?

Aucune menace plus effrayante que celle d'un François Legault révolutionnaire !

Par pitié pour les Québécois, Trudeau fils déclarerait l'indépendance du Québec.

Honteux de ce triste spectacle, les péquistes seraient même prêts à arrêter de se poignarder dans le dos.

On scanderait avec clameur : non par pitié, pas ça, surtout pas ça...
De quoi conforter la position du missionnaire indépendantiste.

Dans cette position : coït garanti ou argent remis

Promesse de politicien, si vous voulez mon avis.

[i] Le groupe en question se nommait les frères-chasseurs en référence aux frères-chasseurs, groupe secret paramilitaire qui promeut la création d'une république québécoise durant les rébellions des patriotes.