dimanche, 30 decembre 2018 13:05

Le peuple est plus intelligent que l’élite…

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Réjean DeGaulle

Le RIC, référendum d’initiative populaire, est au gout du jour

Le très gentil journaliste Vincent Lapierre nous l’a même tartiné à la sauce états-unienne.



«Nous payons les politiciens, c’est pour qu’ils appliquent ce que nous souhaitons.»

Autrement dit «no taxation without representation»

Bienvenu en Amérique Vincent…

Ça fait quelques centaines d’années qu’on y vit nous au Québec dans cette Amérique, alors pardonnes-nous si on ne te trouve pas original.

S’il y a bien quelque chose qui énerve davantage que l’oligarchie anglo-saxonne, ce sont les  copies de leur sournoiserie, et encore bien davantage les fausses solutions à celle-ci.

Si je t’envoie un don et donc te paye, réaliseras-tu tous mes souhaits Vincent ? Je crois que même le génie de la lampe d’Aladin n’y arriverait pas. On nous vend du rêve avec cet esprit mercantile depuis si longtemps en Amérique, sans que rien ne change, que la méfiance est de mise. En espérant que ce ne soit que l’erreur d’un  néophyte qui ne connait pas encore très bien les mœurs états-uniennes. Après tout, Vincent, toute la France le dira, tu es une gentille personne. Les gens te font confiance. Ce serait dommage que tu les orientes mal  Dans un mur, par exemple.

La raison pour laquelle je suis si sûr de ma position ici, c’est que je sais qu’il n’y a pas peuple mieux placé pour démontrer qu’un référendum est une bêtise de réformistes qui tiennent à freiner le changement voulu par le peuple, sinon que le peuple Québécois dont je fais parti. Chez nous, nous avons pu observer deux référendums perdants de très peu, à un taux de participation d’au-dessus de 85%, sur une question aussi vitale que l’indépendance nationale, sans que personne ne décide, par la suite, quoique ce soit en fonction de la volonté des 40 ou 49 %, autrement dit, en fonction des quelques millions de personnes qui ont voté en faveur de l’indépendance, alors que les sondages indiquaient de biens plus hauts pourcentages en faveur de l’indépendance et que le second référendum est comme le but d’Alain Côté contre le Canadien de Montréal: un vole de l’arbitre que même les adversaires reconnaissent avoir profité. L’échec à appliquer, ce qu’une grande partie de la population souhaitait, permet de croire qu’un référendum, aussi populaire soit-il, ne fait que conforter le pouvoir en place sur sa gracieuse miséricorde, toute bien-pensante et déresponsabilise le peuple, cette intelligence supérieure, sur la démarche quotidienne à suivre afin d’arriver à une réelle indépendance. Réconforter par l’espoir d’un référendum performatif, comment ne pas se dire, «bof, le référendum fera la job à notre place de toute façon ?» Une fois le référendum perdu, comment ne pas se dire «le peuple a parlé ? Que peut-on faire de plus ? Le peuple est vertueux. Le peuple n’a donc pas besoin d’indépendance. Le peuple veut continuer à se faire gouverner, en garde partagé entre la couronne britannique et la république rotarienne américaine.  Depuis la dernière défaite référendaire, le Parti québécois ne cesse de réclamer des consultations populaires sur tous les sujets pour éviter de se garder l’odieux des décisions difficiles à prendre. Au final, les décisions ne se prennent jamais. Même si les Québécois avaient voté majoritairement en faveur de l’indépendance, qui aurait la main mise sur notre économie ? Une économie tout entière peut-elle changer de mains à coup de toute puissante consultation populaire ?»

Malgré toutes les expériences de référendums qui ont eu comme résultat de faire reculer l’acceptation populaire d’un état légèrement plus prêt de la population que celui de la couronne britannique ou de la république rotarienne américaine, on nous vend de nouveau que le peuple est capable de s’autogérer.

Autolâtre comme nous sommes, il n’y a pas meilleur argument pour nous vendre que celui selon lequel nous serions capables de nous gouverner.

Oui, j’ai bien dit nous vendre !

Dans la vie, en dehors de ces chroniques au Bonnet des Patriotes, je me vends, moi et mon service. Rien de sexuel, je vous rassure. Un travail tout ce qu’il y a de plus honnête. Je vends ma vie et mon petit doigt me dit que je ne suis pas le seul. Lorsqu’on est soi-même une marchandise, que l’on a donc d’autres intérêts que ceux communs, comment peut-on prétendre savoir ce qui est bon pour le peuple et surtout l’imposer par un vote référendaire. Puisque mon intérêt est, selon toute logique, de me valoriser sur le marché de l’emploi ou de l’investissement, je ne voterais certainement pas pour une politique cohérente. Je voterais aux référendums pour ce qui me favorise personnellement. Comment moi et le peuple, nous qui sommes des marchandises à l’intelligence supérieure pourrions être destinés à devenir autre chose que l’objet d’une transaction ?

Le politicien idéal

Le politicien idéal serait celui dont les intérêts voleraient au-dessus de préoccupations quotidiennes. Le politicien idéal ne se fait pas à manger tous les jours, n’est pas un salarié, c’est-à-dire, ne vend pas sa compétence, sa vie, son temps à un propriétaire. C’est ainsi qu’il pourra réfléchir à autre chose qu’à sa survie ou son quotidien. Il pourra réfléchir à la survie des autres. Indépendamment des politiciens, la dette bancaire des états, parce qu’elle ne permet pas aux politiciens de s’appartenir, rend impossible cette idéale.

Le politicien idéal doit aussi  connaitre son peuple.

Aujourd’hui, puisque nous, peuple, supérieurement intelligent, sommes presque tous des marchandises, nous nous façonnons presque toujours selon les goûts et les tendances du jour. Nous suivons la mode afin de mieux se vendre. Nos tournures d’esprit sont donc multiples et diversifiées. L’action  qui nous unis et nous rassemble est ce besoin d’engranger, de cumuler du capital, autrement dit le travail. C’est le principal marqueur qui détermine notre acceptation sociale et de quel groupe d’individus, de quel caste l’on fait parti. Ceux qui refusent de se voir étiqueter le capital dans le front, forment un groupe distinct du reste de la société. Ils se déterminent ainsi malgré eux par rapport à un capital qu’ils refusent.  Il y a bien des relents d’organisations primitives qui font que l’on s’entend mieux avec les gens de notre famille ou tribu. Mais ce marqueur tend à céder sa place au marqueur qu’est celui du capital. Voilà où mène l’intelligence supérieure. L’intelligence supérieure du peuple, grâce au RIC, ne s’améliorerait-elle pas au point de devenir toute puissante ? Dans le contexte actuel, il est impossible pour un politicien de réaliser ce qu’il souhaite. L’hypertrophie de la diversité rend l’unité du peuple fort peu probable  Les décisions qui vont dans le sens de la volonté populaire doivent donc être atomisées et personnalisées avant d’être prises. Celui qui se réclamerait de la volonté populaire et qui gouvernerait en fonction d’un peuple uni, serait actuellement en occident, un imposteur.

J’aime bien quand Étienne Chouard, Vincent Lapierre, les membres du parti Le pouvoir au peuple ou n’importe quel faux porte-parole des Gilets Jaunes nous flattent dans le sens du poil, nous dit que nous, peuple, sommes assez intelligents pour remplacer les corrompus actuellement au pouvoir. Cela fait du bien pour une fois, que des gens disent du bien de nous. Mais n’est-ce pas la première tactique de vente de tout bon vendeur que de flatter l’orgueil du consommateur, afin qu’il soit à l’aise d’acheter un objet qu’il n’a absolument pas besoin ?  Le vendeur n’est pas nécessairement malhonnête. Il dit simplement ce que vous voulez entendre, pas nécessairement ce que vous avez besoin d’entendre. Aucune menterie, aucune arnaque, juste du bien et une adhésion momentanée à votre petit fétiche personnel.

On m’en voudra peut-être de proposer aucune solution, aucune alternative. Rabat-joie de service, dira-t-on. Comment pourrions-nous, nous, le peuple, être encore moins bons dirigeants que les incompétents qui nous gouvernent et prennent les décisions à notre place actuellement ?

Cesser d’agir par pur orgueil, n’est-ce  pas en soit, le début d’une alternative ?

La fable le corbeau et le renard n’est-elle pas l’œuvre d’un auteur français ?

Définition du mot orgueil : Opinion très avantageuse qu'une personne a de sa propre valeur aux dépens de la considération due à autrui

Qui a-t-il de plus facile à manipuler que cet orgueil-là ?

Commentaires   

 
0 #5 Louis-Philippe 04-01-2019 20:28
Salazar est un modèle intéressant tout comme le régent Horthy en Hongrie qui a succédé au sanglant régime bolchevique de Béla Kohn mieux connu sous le nom de Béla Kun.
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0 #4 Réjean DeGaule 03-01-2019 10:29
Je suis pas convaincu que la couronne française s'appartenait totalement à ce moment. À partir de la loi le Chapelier (1791) et après le libéralisme de Turgot et autres, la monarchie était condamné à faire croitre l'économie, à étendre cette croissance dans toutes les sphères de la société, y compris le politique.
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0 #3 Louis-Philippe 02-01-2019 18:49
J'imagine que la formule anarchiste de la démocratie directe n'est pas votre tasse de thé. Est-ce que la monarchie de type tempéré comme lors de la Restauration sous Louis XVIII serait un modèle?
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0 #2 RÉjean DeGaule 31-12-2018 16:58
Bien d'accord avec toi Louis-Philippe. J'ajouterais que les gens n'ont pas à passer par un RIC pour se convertir. Le plus compliqué pour se convertir et rester cohérent c'est de trouver sa niche en dehors du modèle économique actuel
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0 #1 Louis-Philippe 30-12-2018 18:02
Il ne faut surtout pas perdre espoir. Récitons le chapelet tous les jours comme le demandait la Vierge Marie à Fatima. Prions pour la conversion de nos dirigeants politiques et pour le retour aux valeurs catholiques. Soyons des missionnaires du règne de l'amour, de la charité et tournons nos coeurs vers Dieu.
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