mardi, 09 septembre 2014 10:10

Le Donbass, la zone la plus critique de la planète

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Pépé La Plume

 

Le Donbass et maintenant une bonne partie de l’Ukraine est le champ de bataille, aux sens propre et figuré, de tous les enjeux.

 

 

 

 

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 Selon la doctrine de Zbigniew Brzeziński, étalée dans « Le Grand Échiquier », il existe une région de la planète conceptualisée sous le nom d’Ile-Monde et qui est dans les faits le continent Euro-Asiatique.

 Toujours selon cette doctrine, qui contrôle l’Ile-Monde contrôle le Monde ou peut le contrôler. Depuis des siècles, le pays qui est au cœur de l’Ile-Monde, c’est la Russie (Les Rus, le Royaume de Russie, l’Empire Russe, l’Union  Soviétique et la Russie républicaine).

 L’hégémonie, en fait la survie des États-Unis, ne peut réussir qu’en contrôlant directement ou par proxy cette zone et le moyen d’y parvenir c’est soit par la mainmise sur l’Ukraine, soit par sa destruction de manière à la rendre inutile à la Russie.

  Il est impératif qu'aucune puissance eurasienne concurrente capable de dominer l'Eurasie ne puisse émerger et ainsi contester l'Amérique. La mise au point d'un plan géostratégique relatif à l'Eurasie est donc le sujet de ce livre. (The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Zbigniew Brzezinski, ed. New York, 1997 (ISBN 0-465-02726-1), p. 14)

 

Évidemment, ne pense comme cela que celui qui cherche le contrôle sur le monde.

La Russie républicaine (i.e. post-soviétique) est à sa façon un petit empire, un peu comme l’Allemagne l’est devenue après sa réunification : un centre économique impérial avec des satellites qui gravitent autour de ce centre.

Maintenant il y a empire et empire. Un empire stable ne représente pas une menace pour qui que ce soit. Les populations aux ethnies variées qui le composent ont leurs propres institutions et jouissent d’une assez grande autonomie.

Là où il y a danger, c’est quand un empire s’écroule (Union Soviétique) et encore plus, beaucoup plus, lorsqu’il désire s’accroître.

C’est ce danger que nous vivons au Donbass.

L’Ukraine fait « partie » de l’empire russe. Il est depuis toujours dans sa zone d’influence et a même été un temps sa capitale. La déstabilisation acharnée de ce pays depuis la chute de l’Union Soviétique est un indicateur suffisamment éloquent qui démontre à quel point ce pays DOIT quitter la sphère russe pour intégrer l’alliance sionisto-atlantique. Que cela survienne et c’est la victoire pour les impérialistes oligarques occidentaux. Ce serait la fin des haricots car désormais l’OTAN et toutes les organisations-couvertures du même genre auront en main tous les atouts pour établir une domination unipolaire mondiale.

À la vérité, c’est la Russie qui est attaquée et celle-ci… ne se défend pas! Du moins pas militairement. Du moins pas encore.

Aux mesures de pression et aux sanctions contre la Russie, Poutine a répondu par des mesures proportionnées mais qui elles, font mal. Les plus graves sont 1) l’abandon du dollar dans les échanges entre la Chine et la Russie, 2) la constitution d’un FMI par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui n’aura pas pour étalon le dollar US.

Cela est un premier coin enfoncé dans l’hégémonie US qui ne repose plus que sur le dollar et sa force militaire. Plus de dollar, plus de force militaire, plus rien du tout.

Voilà pour les enjeux.

Sur le terrain, les milices indépendantistes du Donbass ont commencé la résistance au coup d’État de la Place Maidan après qu’il a été clair que la Junte de Kiev utiliserait la force pour réprimer les protestations contre les mesures ethnocides adoptées par le nouveau régime contre les russophones d’Ukraine.

S’en est suivi une lutte héroïque à un contre vingt, avec des armes saisies à l’ennemi mais aussi souvent données par les soldats ukrainiens qui ne se résolvaient pas à tirer sur leurs propres frères et sœurs ukrainiens.

Récemment, Poutine aurait permis que des volontaires russes aillent rejoindre les miliciens et le résultat de ces renforts ne s’est pas fait attendre : l’armée ukrainienne est sur le point de cesser d’exister comme corps organisé!

Et c’est là que l’OTAN parle d’envoyer des corps expéditionnaires.

Nous en sommes là. Oh bien sûr il y a une trêve providentielle, trêve demandée par Kiev afin de sauver Mariupol, une ville importante sur le point de tomber aux mains des miliciens. Elle a été acceptée mais elle est fragile.

Une observation des causes et des enjeux ne permet qu’une seule conclusion : dans cette histoire, c’est nous, l’Occident, les « bad guys ».

Le 9 septembre 2014, après le passage de trois avions militaires russes SU-24 au dessus d’une frégate canadienne en exercice dans la Mer Noire (une provocation de plus de l’OTAN), le ministre de la défense du Canada, Rob Nicholson a déclaré, tel que rapporté par l’AP : « le "régime Poutine" a agressé et envahi l'Ukraine ». C’est évidemment faux. Une telle rhétorique ne vise qu’une chose :  intimider et provoquer davantage la Russie afin qu’elle craigne une guerre avec l’OTAN.

Les risques d’affrontements directs entre forces russes et forces de l’OTAN sont très faibles pour le moment puisque l’armée russe n’est pas en Ukraine. Toutefois le danger d’escalade est présent et l’OTAN fera tout pour impliquer la Russie directement dans les combats, comme en fait foi la déclaration du sous-fifre qu’est le ministre de la défense du Canada. Notons que l’OTAN n’est pas en mesure de livrer une guerre conventionnelle contre une armée telle que celle de la Russie.

Après plus de 20 ans d’efforts pour déstabiliser l’Ukraine et en prendre possession, l’OTAN n’abandonnera pas la partie. Après près de mille ans d’intégration étroite avec l’Ukraine, la Russie n’abandonnera pas non plus cette zone stratégique dans laquelle se joue actuellement le sort du Monde.

Il est fort à craindre qu’on connaisse bientôt des lendemains qui pleurent…

 

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