vendredi, 29 aout 2014 22:58

La « décapitation » de la presse n’est pas une mise en scène

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Mike Deschamps
 
La profession journalistique est bel et bien morte. Tous les jours on peut lire des âneries écrites par des journalistes qui n’ont plus rien à dire ou qui s’attardent sur des évènements qui n’ont que peu d’intérêt.
Le sens critique est enterré six pieds sous terre. Il fut un temps où le journaliste cherchait à savoir, vérifiait ses sources, démasquait les imposteurs, dérangeait parfois. Certains journalistes étaient évidemment au service du Système et pouvaient être considérés comme le « quatrième pouvoir » mais il subsistait malgré tout une frange de journalistes un peu plus courageux. Aujourd’hui tout cela est à classer aux oubliettes. Le journaliste mange dans la casserole du Système, il avale tout sans rechigner, assène des coups à la personnalité maudite du moment quand on le lui ordonne. Bref, il « tapine ». C’est d’ailleurs la conclusion d’Alain Soral, essayiste français,  au sujet de la profession « Un  journaliste qui travaille aujourd’hui, c’est un chômeur, sinon c’est une pute ».
 
Une des dernières âneries en date est celle que l’on peut lire sur le site de Sympatico : « James Foley – La vidéo de la décapitation serait une mise en scène » par un certain Renart Léveillé. Certes ce dernier n’est pas journaliste à part entière, mais Sympatico Actualités n’a aucun problème à publier son contenu de type « blog ».
Mr Léveillé fonde malgré tout un webjournal, Le Globe. Sa présentation indique que les enjeux sociaux et la politique sont ses sujets de prédilection. Les enjeux sociaux peut-être. La politique ? Difficile à croire, à moins évidemment de brosser dans le sens du poil.
 
Le « sens du poil » dans cet article, c’est la déclaration des mythomanes états-uniens qui siègent à la Maison Blanche. Tous ceux qui ont étudié et qui connaissent le système politique états-unien savent que la Maison Blanche est passée maîtresse dans l’art de raconter des histoires à dormir debout (le storytelling). L’ancien employé des services diplomatiques canadien, Peter Dale Scott, le relate au cœur de son livre « La Machine de guerre américaine », un véritable témoignage de fourberies américaines.  
Dans son article précédent, « Je ne regarderai pas James Foley se faire décapiter », Renart Léveillé commence son article par je cite « Il ne s’agit vraiment pas d’un canular, le journaliste James Foley s’est vraiment fait décapiter par des djihadistes, selon les analystes de la Maison Blanche. » pour ensuite réviser son jugement dans un autre article où il précise :
 
Et là, selon un article de L’Express, qui reprend une nouvelle du Times, « une entreprise médico-légale qui collabore habituellement avec les forces de police britanniques considère que le meurtre de James Foley a eu lieu hors-caméra, la vidéo diffusée étant un montage à base d’effets spéciaux. »
 
“Y’a vraiment de quoi être mêlé… je ne savais pas qu’il y avait des spécialistes des effets spéciaux aussi professionnels dans ces régions du monde!”
 
“Rendu là, j’en viens à trouver presque crédibles certaines analyses qui arrivent à la conclusion que James Foley était proche des islamistes et surtout, que toute cette mise en scène sert les vues états-uniennes et israéliennes, comme en fait foi un texte paru sur Alterinfo.net”
 
Quand la Maison Blanche fait ses déclarations,  c’est tout le monde médiatique qui reprend en cœur les « pipeaux » servis sur un plateau d’argent.  On ne demande pas aux medias d’adhérer à telle ou telle version mais plutôt de garder le sens critique, de susciter le doute surtout lorsqu’il s’agit de politique. En tant que spécialiste de la chose, c’est le premier truc à savoir. Malheureusement, bon nombre de journalistes adoptent l’attitude de Renart Léveillé face à la propagande ambiante. D’autres comme Djemila Benhabib ont même des certitudes. Avec toutes ces grosses têtes de « premier de la classe », il n’est pas étonnant de constater que la presse traditionnelle est en perte de vitesse. 
 
Le seul conseil qu’on pourrait donner à Renart Léveillé, serait de parler de ce qu’il connaît ou de continuer à être DJ et de remixer des « navets à la mode » pour le grand plaisir des vendeurs de petites culottes.
 

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