lundi, 18 aout 2014 10:34

La police au service des citoyens ou du tiroir caisse de l'état ?

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Mike Deschamps

Qui ne croit toujours pas aujourd'hui que la police sur la route ne sert à rien d’autre qu’à renflouer les caisses de l’état ?

 

 

L’année dernière encore nous assistions à des comportements abusifs de policiers zélés à Montréal qui cherchaient à atteindre les quotas de contraventions mensuels. Ainsi par exemple, des policiers d’Outremont ne semblaient n’avoir rien d’autre à faire que de balancer des contraventions à des passants qui traversaient la rue au mauvais moment. Ils auraient pu donner des avertissements, mais quota oblige, tout est bon pour renflouer les caisses de l’état.

Nous apprenons alors aujourd’hui que 17 municipalités du Québec exigent de la police un quota minimum de contraventions. Le racket continue et les gangsters de l’état en costumes cravates courent toujours, les poches remplies de billets. L’immoralité à son apogée.

 

Des quotas de contraventions imposés en Montérégie

Une note interne, dont Le Devoir a obtenu copie, prouve que des policiers de plusieurs municipalités de la Montérégie ont reçu l’ordre d’émettre au moins «12 constats d’infraction par nuit par secteur de patrouille».

 La Fraternité des policiers et policières municipaux du Québec (FMPQ) a révélé que la Régie intermunicipale de police Richelieu Saint-Laurent a réclamé, en début de semaine, un quota de constats d’infraction à ses patrouilleurs.

Dans une note interne remise aux policiers de municipalités telles que Beloeil, Sainte-Julie, Saint-Hilaire, Chambly et Saint-Hubert, la Régie exige aux policiers de remettre des constats d’infraction aux automobilistes qui dérogent à tout règlement routier. Parmi les exemples d’infractions ciblées, on note notamment texter au volant, brûler un arrêt, conduire à vitesse excessive, rouler avec des vitres teintées ou encore effectuer des virages en U. La Régie réclame aussi une «augmentation de la moyenne de constats d’infraction à 1,3 à l’heure».

Mise au courant de cette demande par l’un de ses membres, la FMPQ dénonce vivement cette pression de la Régie (composée de 17 municipalités) exercée sur les policiers municipaux. « Les policiers ne sont pas des percepteurs de taxe déguisés. Leur rôle n’est pas de remplir les coffres de la ville et ce genre de directive n’est pas respectueuse à l’égard des contribuables », déplore Denis Côté, le président du FMPQ.« Et ce n’est pas vrai qu’on va entreprendre des démarches qui vont aller à l’encontre de notre pouvoir discrétionnaire. S’il y a une infraction commise par un automobiliste, on le fait [le constat], s’il doit y avoir un avertissement, on le fait. Notre objectif a toujours été la sécurité routière », dit-il.

 Le président de la Fraternité des policiers et policières du Richelieu Saint-Laurent, Jacques Desrosiers, considère également que l’imposition de quotas risque de miner la crédibilité des policiers. « Si la mesure est appliquée telle quelle, on risque de se retrouver avec une pluie de contestations juridiques», indique-t-il.

 À la Régie intermunicipale de police Richelieu Saint-Laurent, le directeur par intérim Graham Quick conteste ces allégations d’imposition de quotas. « On a donné des objectifs aux agents pour rendre le service plus efficace. Mais c’est au sergent de décider des opérations et il a toute la latitude de le faire », indique-t-il en ajoutant que ces objectifs figurent dans leur plan d’action. Selon M. Quick, ces mesures ont été prises pour répondre aux nombreuses plaintes que reçoivent les municipalités par rapport à la sécurité routière et non pour remplir leur coffre.

Quoi qu’il en soit, la FMPQ demande à la Régie de laisser tout simplement les policiers faire leur travail et d’user de leur bon jugement. «Si elle persiste et ne veut pas casser la directive, on va demander à la ministre [de la Sécurité publique] d’intervenir par respect pour les contribuables », prévient M. Côté. Dans le passé, ce genre de quotas avait déjà été imposés dans quelques villes dont Lévis, Roussillon et Longueuil. « Et à chaque fois, on l’a dénoncé», soutient le président de la FMPQ.

Source : ledevoir.com

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