L’Asie est la petite ouvrière de l’Europe, notamment en industrie textile. Les conditions des employés, ou plutôt des ouvriers et ouvrières sont toujours déplorables, les salaires vitaux ne sont pas respectés et les soi-disant accords qui ont permis aux marques de rassurer leur clientèle suite à la catastrophe du Rana Plaza ne sont pas tenus. Si les conditions de travail n’ont pas changé, les consciences s’éveillent doucement et ont émergé plusieurs dizaines de syndicats, notamment au Bangladesh. Seulement, les multinationales et l’Etat ne l’entendent pas de cette oreille et répriment sévèrement les travailleurs en quête de dignité.

Leurs mains serrent nos coutures

L’industrie textile au Bangladesh c’est 18 milliards de chiffres d’affaires et 4 millions d’ouvriers à travers le pays. Leur production de vêtements est destinée à un acheteur aux poches pleines et au regard baissé : l’Europe. Le renouvellement incessant des collections et l’envie des consommateurs de payer toujours moins cher pour une mode qui court, impose à ces populations empreintes de pauvreté de travailler dans des conditions déplorables qui ne leur assurent même pas de quoi vivre dignement. Le collectif Ethique sur Etiquette nous rappelle ce que signifie un salaire vital : « un droit fondamental pour tous les hommes et toutes les femmes partout dans le monde » qui doit pouvoir couvrir les frais d’alimentation, le loyer, les frais de santé, d’éducation, d’habillement, de transport et d’épargne. Le salaire minimum au Bangladesh a augmenté de quelques euros par mois depuis la catastrophe du Rana Plaza en 2013 (effondrement d’un bâtiment de production abritant des ouvriers au service de nos grandes marques avec un bilan de plus de 1 130 morts) – ce salaire est donc passé de 59 à 64 euros alors que le salaire vital est estimé à 302 euros. Nous vous laissons faire le calcul.

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