06.01.2017 - « Le remède imaginaire: pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec »

Voici quelques extraits de cette chronique de Lisée (ça date un peu, mais c'est encore pertinent) à propos de la parution d'un livre sur l'immigration:

(...) L’immigration est un thème délicat et la simple idée de paraître «anti-immigrant» tétanise ceux qui doivent en parler.

Le démographe Guillaume Marois et le philosophe (en fait il est brillamment multidisciplinaire) Benoit Dubreuil ont décidé de braver la tétanisation en contredisant tous les lieux communs qui dominent depuis quelques années le discours public, et politique, québécois sur l’immigration.

Aujourd’hui dans La Presse, André Pratte leur donne parfaitement raison en répliquant que l’immigration est au contraire un «poison imaginaire». Dubreuil et Marois ont-ils affirmé que l’immigration est un «poison»? Non. Pratte doit d’ailleurs concéder ce point. Ce qui ne l’empêche pas de choisir ce titre pour stigmatiser la thèse.

Or, s’appuyant sur une documentation scientifique fouillée, les auteurs passent au hachoir des faits les présupposés ambiants. (...)

L’immigration est-il un remède contre le vieillissement de la population québécoise? Non. Il n’agit qu’à la marge. Enfant du baby boom, le vieillissement est pour l’essentiel inéluctable. Seul le prolongement du temps de travail au-delà de 60 ans permettra d’amortir, économiquement, le choc. Seule une hausse de la natalité permettra d’amortir, démographiquement, le choc.

Un remède, alors, pour les coffres des finances publiques permettant de soutenir une proportion croissante de retraités? Aucune étude, aucun calcul ne permet de le croire. Si impact il y a, il sera plutôt négatif que positif, les difficultés d’intégration au marché du travail des immigrants faisant plutôt baisser la moyenne par personne des revenus de l’État.

Un remède, donc, pour l’augmentation de la richesse du Québec?Augmentation, certes, de l’activité économique, car plus il y a de travailleurs/consommateurs, même pauvres, plus il y a d’économie. Mais pour la richesse moyenne de chaque Québécois? Au contraire. L’immigrant moyen, et de manière croissante depuis les 30 dernières années, déprime la richesse moyenne plutôt que de la faire croître, même à long terme.

Un remède pour enrayer la pénurie d’emploi, qu’on nous annonce terrible, un trou de 740 000 emplois? Voire. Accueillir 54 000 immigrants en un an, comme l’an dernier,  équivaut à créer une banlieue deux fois plus grande que ma ville natale de Thetford Mines. L’arrivée de ces consommateurs crée des emplois : construction, bouchers, électriciens, service de garde, etc… Ce n’est qu’à la marge qu’ils occupent davantage d’emplois qu’ils n’en créent. Quelle marge ? Les auteurs citent des études qui parlent d’un rapport de 0,02% de recul d’emploi chez les non immigrants pour chaque 1% d’immigration en plus. Il faut donc 50 immigrants pour combler 1 emploi supplémentaire. Et pour la pénurie de 740 000 emplois dont on nous annonce imprudemment l’émergence d’ici 2014 (dans trois ans !) ? Il nous faudrait plus de 35 millions d’immigrants ! (Les auteurs contestent également ce chiffre stratosphérique d’emplois à combler.)

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