Dans un geste qui ne surprendra vraiment personne, le Premier ministre israélien Netanyahua annoncé que lui aussi appuyait l'idée de gracier le soldat qui a tué de sang froid, avec une balle dans la tête un Palestinien qui ne représentait pourtant aucun danger puisqu'il était déjà couché à terre et blessé.

Le geste du Premier ministre israélien s'insère dans une spirale de haine et de violence qui est en train de déferler là-bas. Le message est véhiculé de manière explicite sur la pancarte de cette manifestante d'extrême-droite et qui dit : " tuez les tous ", en référence aux Palestiniens.

Ce soldat, dont le nom est Elor Azaria, avait tué l'an dernier un Palestinien, quelques minutes seulement après que celui-ci ait été arrêté des suites d'une altercation au cours de laquelle un soldat israélien avait été blessé avec un couteau. Les événements se seraient produits à Hebron et le Palestinien était déjà blessé lorsqu'il fut abattu en pleine rue. Le tout fut également filmé et largement diffusé ensuite sur les médias sociaux.

Plus tôt cette semaine, ce même soldat avait finalement été déclaré coupable de meurtre avec préméditation par une cour militaire. Les preuves étaient accablantes, notamment à cause de la vidéo (vers laquelle nous reproduisons d'ailleurs plus bas un lien).

Néanmoins, près de 67% de la population israélienne, selon un récent sondage produit là-bas, se dirait actuellement d'accord avec le geste posé par ce soldat.

Les ministres de la Police, de la Culture, ainsi que de l'Éducation, avaient tous et toutes déjà déclaré être en faveur de gracier ce soldat sur la base du fait qu'ils et elles appuyaient ce que le soldat avait fait. Notez que la Cour militaire n'a toujours pas spécifié de sentence à date.

Le chef de la police israélienne pour la ville de Jérusalem avait également déclaré plus tôt cette semaine que tout Palestinien suspecté de représenter une possible menace -- à vous d'imaginer ce que cela pourrait vouloir dire -- devrait désormais, selon lui, être abattu sur le champ, sans même avoir à l'arrêter au préalable.

Quand des personnes avec un tel niveau d'autorité -- cela inclut maintenant même le Premier ministre -- en viennent ainsi à cautionner des meurtres en bonne et due forme, et en viennent également jusqu'à désavouer des décisions prises par une cour de justice, en l'occurrence une cour militaire dans ce cas-ci, il devient du même coup très difficile de concevoir qu'une telle société puisse encore se dire " démocratique ".

Que la plupart des politiciens, ici au Canada, surtout du côté fédéraliste, puissent continuer de prétendre qu’Israël serait la plus grande démocratie du Moyen-Orient, est leur choix. Il y a cependant des faits qui, eux, ne mentent pas.

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