08.12.2016 - L’élite canadienne applaudit l’approbation des oléoducs par les libéraux et exige que Trudeau montre plus de trempe

Le premier ministre libéral Justin Trudeau a annoncé la semaine dernière que son gouvernement avait donné son feu vert à deux grands projets d’oléoduc, dont le prolongement de l’oléoduc Trans Mountain pour le transport de bitume dilué (pétrole lourd) des sables bitumineux de l’Alberta vers la côte de la Colombie-Britannique.

L’annonce de Trudeau a été universellement saluée par les grandes entreprises, car elle réduira la dépendance du Canada à l’égard du marché américain de l’énergie et ouvrira les marchés asiatiques à l’industrie pétrolière canadienne.

Dans l’espoir de faire taire les partisans environnementalistes des libéraux, Trudeau a confirmé qu’un projet depuis longtemps controversé de transport de bitume à Kitimat sur la rive nord de la Colombie-Britannique, l’oléoduc Northern Gateway, ne sera pas autorisé à aller de l’avant. Cela a permis à Trudeau d’annoncer que son gouvernement va interdire de façon permanente les pétroliers au large de la côte nord de la Colombie-Britannique.

L’approbation par les libéraux de l’oléoduc Trans Mountain a des répercussions économiques et géopolitiques importantes pour les grandes entreprises canadiennes. Le précédent gouvernement conservateur dirigé par Stephen Harper a cherché à faire du Canada une «superpuissance énergétique». Un élément clé de cette stratégie était d’assurer l'accès à l’océan du pétrole de l’Alberta plutôt que de le garder «enfermé» dans le marché canado-américain. L’élite dirigeante canadienne a cherché à profiter de la croissance rapide des marchés en Asie et du boom des prix des produits de base de la première décennie de ce siècle. Harper espérait même que le conflit croissant entre les puissances occidentales et la Russie, où le Canada joue un rôle de premier plan et provocateur, pourrait ouvrir les marchés européens aux exportations canadiennes de pétrole et de gaz naturel liquéfié.

La stratégie de Harper a subi un coup majeur avec l’effondrement du prix du pétrole en 2014, qui a entraîné l’annulation ou le retard de projets pétroliers d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars, l’élimination de dizaines de milliers d’emplois en Alberta et la propagation rapide de la pauvreté et de l’insécurité économique dans ce qui était la province la plus riche du Canada. De plus, la croissance considérable de la production d’huile de schiste et de gaz naturel aux États-Unis a sapé ces dernières années les débouchés sur le marché pour le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta au sud de la frontière.

Un obstacle important à la construction des oléoducs nécessaires pour ouvrir de nouveaux débouchés à l’expansion rapide du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta était toutefois politique: l’affirmation belliqueuse par les conservateurs des intérêts des grandes entreprises, enveloppées en des termes nationalistes et militaristes agressifs, a suscité une opposition généralisée dans la population. En conséquence, malgré les vœux répétés des conservateurs de soutenir le secteur de l’énergie, pas le moindre nouveau kilomètre d’oléoduc n’a été construit pendant les dix années au pouvoir de Harper.

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