18.10.2014 - France : Quenelles en cour d’appel

Marrant ça ! Il y a un an jour pour jour nous étions au tribunal pour soutenir l’humoriste Dieudonné, alors convoqué pour expliciter les paroles d’une chanson potache. Ce fut un feu d’artifice !
Hier c’était au tour d’Alain Soral d’être jugé pour avoir chanté du…Balavoine ! Revivrons-nous autant d’aventures extravagantes ? A suivre donc…

Il y a des chansons qui font danser, d’autres qui consolent ou divertissent. Il y a celles également qui rassemblent, comme les hymnes ou les chants révolutionnaires. Enfin, il y a celles qui taquinent les consciences, au point de bousculer l’opinion. C’est le cas de « Shoananas » deDieudonné.

Mais voilà, de nos jours, rire de l’Holocauste révélerait chez l’amusé un antisémitisme latent et sournois, intolérable à nos pouvoirs diktacratiques. Petite piqûre de rappel : le degré démocratique d’une nation se mesure à la tolérance qu’un pouvoir accorde à la liberté d’expression…

Aussi, avant-hier après midi, l’humoriste devait répondre de sa sensibilité tendancieuse au Palais de Justice de Paris… Nous y étions, et ce fut surprenant à plus d’un titre.

On croise de tout dans un tribunal, et on se perd facilement. En ce jeudi 17 octobre, il y avait du monde partout, un vrai chaos pour le touriste égaré ! Mais une troublante chorale pour le visiteur averti.

17 octobre, 17ème chambre, facile de ne pas se tromper. Là, ça grouille de caméras et de flics devant la salle, y a même un ananas qui traîne… Mauvaise pioche. Un gardien porté sur l’amabilité a la gentillesse de nous aiguillonner, ici c’est pour Varg Vikernes, créateur du projet musical de black métal, Burzum. Motif d’inculpation :incitation à la haine et discrimination. Tiens, tiens, ce chef d’accusation servirait de leitmotiv pour nos communautaristes susceptibles, que ça ne nous étonnerait plus…

Nous empruntons alors un chemin dérobé nous plongeant dans un dédale de couloirs et d’escaliers jusqu’au palier de l’entrée principale, où une foule attend devant un cordon de gendarmes bloquant l’accès de la salle d’audience. Cette fois, plus de doute. On discute cuisine à tout va : « Les quenelles, avec ou sans sauce ? », « L’ananas cru ou cuit ? »

Une brochette d’avocates assaisonne notre attente. L’une d’elles nous lance : « Je ne savais pas qu’il y avait autant de fachos en France ! ». Si elle était restée parmi nous, elle aurait pu goûter au plat de résistance… à la hauteur de ses fantasmes. Nous y reviendrons…

Toujours est-il que les sympathisants de Dieudonné s’amassent de plus en plus. Ça chante, ça débat, ça fusionne et il fait rapidement chaud. Trop chaud. Une chaleur tournante, un peu comme dans un four. Il nous faut de l’air et les portes donnant sur la cour principale sont juste derrière nous.

Étrangement, cette cour est saturée de comédiens et d’artistes. Sont-ils venus soutenir leur confrère Dieudonné ? Ils sont en fait réunis pour la réalisation d’un film intitulé « 24 jours ». Une fiction relatant le calvaire d’Ilan Halimi, ce jeune juif séquestré par le « gang des barbares ». Ici, le réalisateur Arcady donnant capricieusement ses consignes, là Jacques Gamblin accompagné de Sylvie Testud s’adressent, entourés de faux avocats, à de faux journalistes. Incroyable : dans la cour d’un vrai tribunal se joue une fiction destinée, en définitive, à formater l’opinion et la morale des téléspectateurs… susceptibles de devenir un jour, qui sait, jurés ?

Pour compléter le tableau : Europe 1, France Info et BFM TV sont à l’affût du moindre commentaire de nos comédiens après chaque scène filmée. Sortie d’on ne sait où, Anne Hidalgo, l’épigone de Delanoë, qui parlote avec ses copines actrices… Un camarade dissident, Thomas, se fait photographier d’ailleurs avec elle. Il en profite pour lui montrer la hauteur du soleil.

D’un côté, une lutte réelle se joue pour rappeler les fondamentaux de la liberté d’expression  – et bien sûr ici, aucune presse, aucune personnalité politique pour prendre part au débat. Et de l’autre, on scénarise un drame pour rappeler que certaines libertés sont relatives. Ainsi on instrumentalise une victime, pour en faire l’étendard d’unemenace fasciste quelque peu mystifiée. Le système semble manifestement approuver cette propagande.

Reste le clou du spectacle : de retour dans l’enceinte du tribunal, on constate que les amis de Dieudonné sont de plus en plus nombreux. Mais désormais l’ambiance sympathique de tout à l’heure s’est quelque peu tendue. Une quinzaine de furieux ont débarqué. La plupart ont le crâne rasé, certains sont masqués par un foulard. L’un d’eux déploie un drapeau jaune avec un poing noir au centre. Ils insultent la foule, ils veulent se battre.

La maréchaussée s’interpose. L’un d’eux est franchement bousculé. La centaine de partisans de Dieudonnéscandent alors « liberté d’expression ! » avant d’entonner la Marseillaise. Un gendarme enlève même son képi, il s’apprête à mettre la main sur son cœur, presque déboussolé, quand il se ressaisit pour évacuer les provocateurs avant que cela ne dégénère. Les injures fusent jusqu’à la sortie du palais. Étrangement, ou plutôt comme il se doit, aucune interpellation. Les agitateurs de la LDJ (Ligue de défense juive) semblent intouchables… en France ! Allez savoir pourquoi, car même aux Etats-Unis, cette organisation est listée terroriste.

Source : diktacratie.com

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