11.11.2016 - La présidence de Michel Aoun offre une nouvelle chance au Liban

Le 31 octobre, après une lutte longue et tenace, le général Michel Aoun, parfois qualifié de « De Gaulle libanais », a été élu président du Liban à l’âge de 81 ans. Paradoxalement, le général, qui fait partie de l’axe de la résistance aux côtés de la Syrie et de l’Iran, a été élu avec le consentement de ses anciens adversaires – Samir Geagea des « Forces libanaises » et Saad Hariri, président du « Courant du Futur », allié à l’Arabie saoudite.

Le professeur Bassam El-Hachem, un dirigeant du Front patriotique d’Aoun, a bien voulu éclaircir pour nous une situation qui échappe à bien des analystes occidentaux. La région, selon lui, affronte

Une guerre multinationale lancée contre la Syrie, dont le but est de briser l’axe de résistance formé par l’alliance Aoun/Hezbollah au Liban, la Syrie, l’Iran, certaines forces en Irak et toutes les forces opposées à l’hégémonie du projet américano-israélien défendu par les autres puissances, dont la France, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar, etc.

Ces forces opèrent surtout à travers des groupes terroristes comme Daech et les rebelles dits modérés.

Toutefois, poursuit le professeur El-Hachem, l’intervention de la Russie a changé la donne. Pourquoi Samir Geagea a-t-il fini par accepter une alliance avec Aoun ? À cause des pressions exercées par ses partisans chrétiens, terrorisés par l’offensive de Daech contre eux.

L’Arabie saoudite, qui comptait sur une victoire rapide, se trouve actuellement dans une situation financière désastreuse et le Yémen est devenu un bourbier pour eux et leurs soutiens américains. Ainsi, les Saoudiens ont perdu le contrôle sur le Liban, et leurs alliés de jadis, dont Saad Hariri, ont dû retourner à la table des négociations. La fortune personnelle et la puissance de cet homme d’affaires milliardaire ont considérablement diminué.

Un président bénéficiant du mandat du peuple libanais

Dans le passé, poursuit El-Hachem, les Libanais ont toujours eu un Président imposé depuis l’étranger. Mais Michel Aoun, avec le soutien du Hezbollah, a décidé il y a deux ans que ce ne serait plus jamais le cas, qu’ils n’accepteraient qu’un président bénéficiant du mandat du peuple libanais.

 

Comme la constitution libanaise prévoit que le Président doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite, un compromis dans ce sens a été trouvé pour pouvoir former un gouvernement. Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a signifié qu’il ne s’opposerait pas à Hariri au poste de Premier ministre, tout en appelant les Libanais à accepter l’élection d’Aoun. L’alliance entre Nasrallah et Michel Aoun remonte à 2006 et elle n’a jamais été démentie.

En conclusion, Bassam El-Hachem a noté que l’élection du général Aoun est également une victoire pour l’Institut Schiller, qui fut l’une des rares forces sur le plan international à soutenir les efforts du général pour rétablir la souveraineté et la paix dans la région. Par ailleurs, Aoun veut faire participer le Liban au projet chinois « Une ceinture, une route ».

Source : solidariteetprogres.org

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