10.11.2016 - «Je refuse d’être une Américaine!»

Trump président? Les partisans démocrates réunis à Montréal en espérant célébrer la victoire de Hillary Clinton n’en croyaient pas leurs yeux.

Ils applaudissaient quand leur camp prenait l’avance. Ils huaient quand l’adversaire marquait des points. Et, bien sûr, la bière coulait à flots.

Les centaines d’expatriés américains — plus de 750, selon les organisateurs — réunis au pub Sir Winston Churchill, rue Crescent, à Montréal, tenaient à vivre en groupe les résultats du match le plus attendu des dernières années: le duel Clinton-Trump.

Mais ils ne s’attendaient aucunement à un tel résultat. Peu après minuit, alors que tout pointait vers une victoire de Trump, les cœurs étaient brisés.

«Je refuse d’être une Américaine!» a crié une étudiante de McGill, Charlene Meade, quand l’animateur de CNN a annoncé une autre victoire-surprise de Donald Trump dans un État clé. Le cri du cœur de cette jeune femme de 19 ans, originaire de Pennsylvanie, résume bien l’atmosphère de cette soirée organisée par Democrats Abroad, l’organe officiel du Parti démocrate à l’étranger.

Ballons, rubans, drapeau américain: les organisateurs avaient tout prévu pour célébrer en grand.

«On s’attendait très certainement à une victoire», me lance, d’un ton dépité, Tiffany Wognaih, une des organisatrices de l’événement.

«C’est une claque dans le visage», dit l’étudiante Charlene Meade, qui a voté pour la toute première fois, par la poste. «Ce résultat me fait perdre confiance en mes concitoyens. Comment ont-ils pu voter pour un homme raciste, misogyne et antisémite? C’est révoltant.»

Trump fait mentir les sondages depuis son entrée dans la course, il y a près de 18 mois. Personne n’avait prévu sa victoire lors des primaires républicaines. Et aucun sondeur sérieux, dans la dernière ligne droite de la campagne, n’avait prédit qu’il s’emparerait de la Maison-Blanche.

Trump, lui, promettait depuis des semaines une surprise semblable à celle qu’ont causée les Britanniques en votant pour le Brexit — une sortie de l’Union européenne.

La plupart des démocrates n’en croyaient rien.

Ceux qui étaient réunis, ce mardi, dans le pub Sir Winston Churchill, les yeux rivés sur l’immense écran de télévision diffusant CNN, ont déchanté brutalement.

Plusieurs pleuraient. La plupart semblaient sonnés.

Zachary Rynar, 21 ans, du New Jersey, était abasourdi. Cet étudiant en développement international s’était rallié, à contrecœur, à Hillary Clinton, après avoir appuyé Bernie Sanders lors des primaires. «J’avais un mauvais pressentiment, mais je n’ai jamais cru que Trump pourrait vraiment l’emporter.»

«Je suis sous le choc», dit Marc Seltzer, qui dirige l’aile montréalaise de Democrats Abroad. Son organisation aide les Américains d’allégeance démocrate à voter aux élections américaines. «La très grande majorité des gens présents ici, ce soir, ont voté», note Seltzer. Originaire de Los Angeles, en Californie, cet enseignant au cégep John Abbott, à Montréal, vient d’obtenir sa citoyenneté canadienne. «Ce soir, je suis particulièrement content de me trouver dans un pays qui partage davantage mes valeurs libérales», affirme-t-il.

Beaucoup d’Américains ont soutenu, sur les réseaux sociaux, qu’ils déménageraient au Canada si Trump devait l’emporter.

«C’étaient des boutades, dit Mark Seltzer. Personne ne pensait réellement que Trump pouvait être élu…»

La blague faisait moins rire hier. Le site Web du ministère canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté est tombé en panne, débordé par le trop fort achalandage.

Source : lactualite.com

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