09.11.2016 - Donald Trump élu 45ème président des Etats-Unis

Le milliardaire a déjoué tous les sondages en battant la favorite Hillary Clinton cette nuit.

Pour la deuxième fois cette année, le monde se réveille avec la gueule de bois. Au terme d'une nuit interminable, c'est le républicain Donald Trump qui a été élu président des Etats-Unis, un scénario que peu de sondeurs avaient anticipé et qui fait écho à la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne en juin dernier. La victoire de Donald Trump a été annoncée vers 2h30.

« Je serai le président de tous les Américains. Il est temps de se rassembler », a-t-il lancé depuis un hôtel de Manhattan devant une foule en délire. « Je m'engage à ce que les laissés-pour-compte de ce pays ne soient plus oubliés. Nous devons reprendre en main le destin de notre pays [...]. Notre mouvement ne fait que commencer». Hillary Clinton, quant à elle, refuse de s'exprimer à ce stade. « Nous en saurons plus demain  ! ", a lancé son directeur de campagne John Podesta aux milliers de militants qui devaient la retrouver mardi soir au Javits Center, à New York. La candidate a néanmoins concédé sa défaite en appelant Donald Trump.

Lutte au coude à coude

Le suspense a duré une bonne partie de la nuit, avec une lutte au coude-à-coude entre les deux candidats dans les principaux Etats-clé. Déjouant les prédictions, le milliardaire a non seulement gagné la quasi-totalité des grands Etats pivots - la Floride, l'Ohio, la Caroline du Nord- mais également dominé dans des Etats traditionnellement démocrates, comme le Michigan, la Pennsylvanie ou le Wisconsin. Hillary Clinton était tellement sûre de remporter ce dernier Etat qu'elle n'y avait plus mis les pieds depuis le mois de juillet. La carte électorale a ainsi viré massivement au rouge -la couleur des républicains- avec seulement quelques touches de bleu sur les deux côtes (Californie, Oregon, Washington, New York, Connecticut) et de rares enclaves démocrates au centre du pays (Colorado, Nouveau Mexique, etc).

Le milliardaire semblait également bien parti pour gagner le vote populaire, avec 48,1 % des voix récoltées à l'échelle nationale, contre 47,2 % pour Hillary Clinton. Euphoriques en début de soirée, les militants démocrates qui pensaient fêter la victoire de leur candidate au Javits Center, à New York, ont sombré dans le cauchemar.

Une campagne virulente et outrancière

La campagne virulente et outrancière menée par Trump, ponctuée par un nombre incalculable de dérapages, et qui n'a cessé d'être dénoncée par les media et l'establishment américain ces derniers mois, a trouvé un écho au delà des seuls électeurs blancs de la classe moyenne, des hommes en particulier, qui constituent le coeur de son électorat. Hillary Clinton, qui avait compté sur une participation accrue des minorités, des latinos et des afro-américains, ainsi que des femmes, n'a vraisemblablement pas mobilisé autant qu'espéré.

Les sondages sortis des urnes ont montré que 29 % des latinos avaient voté Donald Trump -un score incroyablement élevé compte tenu des insultes qu'il a proférées à l'égard des Mexicains notamment. La défaite est cuisante à plus d'un titre pour la candidate , qui avait non seulement levé plus d'argent pour sa campagne, mais mis en place une véritable machine de guerre sur le terrain pour inciter les électeurs à se rendre aux urnes.

Avant même le résultat définitif du vote, Marine Le Pen félicitait dans un tweet le « nouveau résident des Etats-Unis Donald Trump et (le) peuple américain, libre ! ».

Panique sur les marchés

La performance de l'homme d'affaires new-yorkais fait souffler un vent de panique sur les marchés, qui avaient largement parié sur une victoire d' Hillary Clinton. Le peso mexicain, sensible aux performances du milliardaire qui veut rompre les traités de libre échange en Amérique du Nord , a plongé à un plus bas depuis la crise de 1994. Dans la nuit, le dollar reculait de 3 % contre le yen, tandis que l'or grimpait de près de 3 %.

Un Congrès totalement à sa main

La victoire de Donald Trump est d'autant plus écrasante qu'il disposera d'un Congrès totalement à sa main à compter du 3 janvier prochain. Les Républicains ont non seulement conservé la majorité à la Chambre des représentants, mais aussi au Sénat. Les démocrates ne pourront donc même pas jouer les contre-pouvoirs au Congrès.

Un signal d'alerte pour les grands pays européens

Ce tsunami politique sonne comme un signal d'alerte pour les grands pays européens, confrontés eux aussi à de grandes échéances électorales ces prochains mois. La France votera au printemps prochain, l'Allemagne en septembre. Si les faiblesses de la candidate Hillary Clinton étaient indéniables (scandale de sa messagerie privée, financement de sa fondation, etc), elles ne doivent pas occulter le populisme qui perce partout en Occident.

Source : lesechos.fr

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