05.11.2016 - Justin Trudeau et le sparadrap

La promesse du premier ministre de changer le mode de scrutin d’ici 2019 lui colle à la peau, même si ce n’est plus dans ses priorités.

Parmi les quelque 200 promesses électorales de Justin Trudeau, celle de changer le mode de scrutin à temps pour l’élection de 2019 n’était ni la plus importante ni celle qui a fait le plus jaser.

Ce projet, malgré les passions qu’il suscite chez ses adeptes, ne fait pas partie des grandes priorités de l’électorat, et encore moins de celles du Parti libéral.

Le passage à un mode de scrutin plus proportionnel est davantage populaire auprès des partisans du Nouveau Parti démocratique et du Parti vert que parmi les militants libéraux. Les tiers partis ont presque toujours été les grands perdants d’un système qui peut produire des gouvernements majoritaires sur la foi de l’appui de moins de 4 électeurs sur 10.

Au fil du temps, aucun parti au Canada n’a autant bénéficié du mode de scrutin actuel que le Parti libéral. Si les libéraux n’avaient pas été recalés en troisième place pour la première fois de leur histoire, en 2011, cette promesse — que n’a jamais aimée l’establishment libéral — n’aurait sans doute pas vu le jour. Aujour­d’hui, elle colle à la peau du premier ministre.

Tous ceux qui ont lu les aventures de Tintin se souviennent des efforts frénétiques du capitaine Haddock pour se débarrasser d’un bout de sparadrap. Cet épisode de L’affaire Tournesol m’est revenu en tête en voyant Justin Trudeau déclarer au Devoir, le mois dernier, qu’il pourrait tempérer ses ambitions de réforme électorale. Selon lui, l’adoption d’un nouveau mode de scrutin est devenue moins urgente aux yeux de bien des Canadiens depuis son arrivée au pouvoir.

Bon nombre d’électeurs non conservateurs ont en effet été soulagés du fait que la division du vote d’opposition n’ait pas permis à Stephen Harper de remporter un quatrième mandat. Mais de là à ce que son successeur à la tête du gouvernement laisse entendre que le principal objectif d’une réforme aurait été de rendre la vie plus difficile aux conservateurs, il y avait un pas à ne pas franchir.


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