C’est mettre en péril toute la dynamique du monde et son histoire, explique le Saint-Père en recevant les représentants de l’Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille.
La tentation de « nier » la différence sexuelle est si forte dans la culture moderne que cette dernière donne l’impression de s’être « bloquée » dessus, « au lieu de chercher à résoudre les problèmes qui la « mortifient », a fustigé le pape François en recevant au Vatican 400 représentants de l’Institut Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Pourtant, a-t-il ajouté, « le monde et l’histoire se porteront d’autant mieux que les choses iront bien entre l’homme et la femme ». Dans le cas contraire, la terre devient un « hostile » et l’histoire « s’arrête », a mis en garde le Saint-Père sans détours.
Cette audience, organisée dans le cadre des 35 ans de l’Institut, était une nouvelle occasion pour le Saint-Père de revenir sur « les idéologies » qui « agressent directement le projet familial ». Agression qui sème « incertitude et confusion » dans les esprits, entrainant un bouleversement dans « tous les liens familiaux et sociaux », si essentiels dans la vie de tout individu.
Fondé en 1981 par le pape Jean Paul II et rattaché à l’université pontificale du Latran, l’Institut est présent sur tous les continents. Il est chargé de veiller au « caractères sacré » du mariage et de la famille, les fameux enjeux de la « bataille finale entre le Seigneur et Satan », selon une prophétie de sœur Lucie de Fatima, avait confié son premier président le cardinal italien Carlo Caffara (1981-1995).
Sans citer directement « l’idéologie du genre », le Saint-Père a parlé de péril pour la « frontière très délicate de l’humain », mise à mal de « bien des manières ». Insistant sur la nécessité de « reconnaître la différence comme une richesse et une promesse, et non comme un motif de domination et brimade ». Il en va de l’ « la dignité de l’homme et de la femme », dont la reconnaissance se fonde sur « la valeur positive de leurs relations », a souligné le Pape. « Comment peut-on connaître à fond l’humain que nous sommes concrètement sans tenir compte de cette différence ? », s’est-il interrogé. Différence qui apparait clairement « quand l’homme et la femme se parlent et s’interrogent, s’aiment et agissent ensemble, avec bienveillance et respect mutuel ».
Redonner « dignité » à la différence sexuelle
La culture moderne apporte beaucoup à « la redécouverte de la dignité de la différence sexuelle ». C’est « indéniable ! », a reconnu le souverain pontife. Et il n’en est que plus troublé : voir aujourd’hui cette culture comme « bloquée » sur « cette tendance au déni », plutôt que d‘aller à la recherche de solutions pour résoudre les problèmes qui la « mortifient », est « très déconcertant ». Et tout cela, à la faveur d’un « individualisme narcissique », d’une « conception de la liberté qui ne tient plus compte de la responsabilité des uns envers les autres » , et d’une « indifférence croissante au bien commun », a-t-il déploré. Sans compter toutes « les questions liées au développement des nouvelles technologies » qui ouvrent parfois la voie à « des pratiques allant contre la vraie dignité humaine ».
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