La tension ne cesse de croître au Venezuela entre partisans et opposants du président socialiste Nicolás Maduro, faisant craindre une nouvelle flambée de violence.
La détérioration de la situation politique n'augure rien de bon pour la population du pays, qui peine à composer avec d'importantes pénuries alimentaires précipitées, notamment, par la chute des revenus pétroliers.
Jeanne Liendo, chercheuse d'origine vénézuélienne rattachée à l'Université de Calgary, a eu une illustration concrète de ces difficultés, il y a un mois : sa mère a été la cible d'un voleur.
La vieille dame, qui vit en périphérie de Caracas, a été ligotée par l'individu, qui a rempli une valise pour emporter toute la nourriture qu'il a pu trouver dans la résidence.
« Il a répété à plusieurs reprises qu'il n'était pas un criminel, mais qu'il avait faim. Il a pris la voiture de ma mère en partant en promettant de la rendre. Elle l'a retrouvée quelques jours plus tard près de chez elle », dit la chercheuse qui suit de près la situation du Venezuela dans le cadre de ses travaux.
La crise, dit-elle, est particulièrement marquée dans les régions rurales, où nombre de personnes sont incapables de trouver les produits de base subventionnés dont elles ont besoin.
Selon Human Rights Watch, il est de plus en plus difficile pour les Vénézuéliens, particulièrement les familles pauvres dépendantes de l'aide étatique, d'obtenir une « alimentation adéquate ».
La pénurie de médicaments et de produits de base comme des gants stérilisés, des scalpels, des aiguilles, voire de l'eau de Javel, affecte les établissements de santé et explique une montée notable du taux de mortalité infantile, relève dans un récent rapport l'organisation de défense des droits de l'homme.
Ses auteurs estiment que le gouvernement n'a pas pris de mesures appropriées pour corriger la « crise humanitaire » en cours, préférant se dire victime d'une « guerre économique » orchestrée par l'opposition et ses soutiens extérieurs, dont les États-Unis.
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