28.10.2016 - Le Canada forme un partenariat avec la France pour mener la guerre en Afrique

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a promis que son gouvernement libéral allait accroître considérablement sa collaboration avec la France dans les interventions militaires en Afrique, lors d’une visite du premier ministre français Manuel Valls au Canada plus tôt ce mois-ci.

Alors que Valls tenait des discussions avec Trudeau et de hauts dirigeants du gouvernement sur un éventail de questions, notamment le CETA, l’accord commercial Canada-Union européenne, le but principal du voyage de Valls était de finaliser les plans pour la participation du Canada aux opérations contre-insurrectionnelles menées par la France dans ses anciennes colonies d’Afrique occidentale et centrale.

Les deux dirigeants ont convenu de renouveler le Programme de coopération renforcée Canada-France, qui, sous un manteau «humanitaire», verra les troupes canadiennes se joindre aux missions néocoloniales de l’armée française sur le continent appauvri. Bien que ce fût la première visite de Valls au Canada depuis qu’il est devenu premier ministre, les pourparlers sur la coopération franco-canadienne en Afrique sont très avancés.

Dans le cadre de son «réengagement» dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies, le Canada a annoncé en septembre qu’il va déployer 600 soldats et 150 policiers dans un ou plusieurs pays africains et dépenser 450 millions $ en «projets de soutien de la paix». Au cours de sa tournée effectuée en août dernier en Afrique en préparation aux déploiements militaires canadiens, le ministre de la Défense Harjit Sajjan a déclaré que l’intervention des Forces armées canadiennes sur le continent serait «de longue durée».

Bien que Trudeau n’ait pas encore précisé dans quels pays les troupes canadiennes seront déployées, le Mali et la République centrafricaine sont considérés comme les objectifs les plus probables. Valls a cependant précisé que l’appui du Canada serait également le bienvenu dans d’autres pays, notamment au Niger et au Burkina Faso.

De hauts fonctionnaires canadiens de la Défense ont récemment confirmé que la planification pour le déploiement d’avions de transport militaires canadiens était bien avancée pour déplacer des troupes et du matériel militaire français dans cinq pays: la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Les Forces armées canadiennes (FAC) sont de plus en plus impliquées en Afrique occidentale depuis que la France a envoyé des troupes au Mali en 2013. Avec le soutien du NDP qui était alors l’opposition officielle, le gouvernement conservateur de Harper a déployé des avions de transport militaires pour transporter de l’armement et de l’approvisionnement pour les troupes françaises. L’an dernier, un avion de transport militaire lourd canadien Globemaster a transporté près de 40 tonnes de matériel entre la France et l’Afrique pour soutenir les efforts de Paris pour apaiser ses anciennes possessions coloniales.

Tout récemment il a été révélé que les FAC menaient également des opérations au Niger depuis les trois dernières années, assurant la formation militaire des forces spéciales de ce pays. La France exploite depuis longtemps les riches réserves d’uranium du Niger. Ce pays enclavé et appauvri présente également un intérêt croissant pour Washington qui, par l’entremise de son African Command (Africom) – le commandement militaire des États-Unis en Afrique – ne cesse de développer sa présence dans le continent. En plus des troupes de formation au Niger, les soldats canadiens coopèrent avec leurs collègues américains depuis 2011 dans le cadre de l’opération Flintlock, une mission dirigée par l’Africom pour former les forces spéciales de divers pays, dont le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Sénégal et le Nigeria.

 

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