Les producteurs de Coca-Cola et de PepsiCo ont investi des millions de dollars dans environ cent projets concernant la santé publique, mais en même temps, ils ont consacré des budgets importants à un lobbying destiné à bloquer la limitation de consommation de sucre aux États-Unis.
Il s’agit de la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’université de Boston. Cette attitude ambiguë a conduit, selon les enquêteurs Michael Siegel et Daniel Aron, à un certain nombre de conflits d’intérêts, dont un concerne notamment l’organisation Save The Children.
Par le passé, Save The Children a collaboré aux États-Unis plusieurs fois à des campagnes gouvernementales visant à limiter la consommation de sucre chez les étudiants, souligne Siegel et Aron.
En 2010, l’organisation a mis cependant fin à sa participation à ces actions après avoir reçu de Pepsi un subside de 5 millions de dollars et après avoir cherché à être sponsorisée dans ses campagnes par Coca-Cola.
Critiques
Dans une réaction au rapport, Save The Children a souligné qu’en 2010, l’organisation avait décidé de centrer son activité sur les enfants plus jeunes. La décision de retirer son soutien à l’instauration d’une taxe sur les sodas n’a eu, selon l’organisation, aucun rapport avec le soutien reçu par certaines entreprises.
Selon Siegel et Aron , il existe cependant un certain nombre d’autres dossiers qui montrent que l’industrie des boissons a établi des liens financiers de taille avec le secteur de la santé, dans le cadre d’une stratégie destinée à faire taire des voix critiques et afin d’amener des partenaires importants à participer à sa lutte contre la réglementation sur les sodas.
Entre 2012 et 2014, l’American Diabetes Assiociation a accepté 140.000 dollars de dons de Coca-Cola. Entre 2010 et 2015, l’American Heart Association a reçu plus de 400.000 dollars de la compagnie et les National Institutes of Health, près de 2 millions de dollars entre 2010 et 2014.
« L’industrie des boissons fait usage d’une philanthropie d’affaires pour mettre à mal une réglementation en faveur de la santé publique », conclut Kelly Brownell, doyen de la Sanford School of Public Policy de l’université Duke.
Source : Express.be