09.10.2016 - Philippe Couillard ou l’antinationalisme fanatique

Dans sa tête, Philippe Couillard se croit manifestement encerclé par l’extrême-droite. En début d’année, il accusait la CAQ, qui s’inquiétait d’une éventuelle hausse des seuils d’immigration, de souffler sur les braises de l’intolérance. Il faisait un lien entre le parti de François Legault et les partis populistes contemporains. Philippe Couillard s’inquiétait de la dérive à l’extrême-droite de la CAQ. La raison? Legault refusait de hausser les seuils d’immigration! Il fallait donc comprendre que selon notre premier ministre, l’extrême-droite se caractérise dans un refus de la politique du toujours plus en matière d’immigration. Soit vous voulez toujours hausser les seuils, soit vous êtes d’extrême-droite. Chic!

Le nationalisme: le masque de la xénophobie?

Ce matin, c’est au tour de Jean-François Lisée d’y passer. Philippe Couillard reconnaît chez lui une parenté familière avec l’extrême-droite. Le nationalisme ayant conduit à la direction de son parti serait régressif dans l’histoire humaine. La Presse rapporte qu’il y voit «une sorte de nationalisme d’assiégés, de nationalisme de peureux essentiellement, des gens qui ne veulent pas faire face à la diversité, qui préfèrent que le Québec reste replié sur lui-même. C’est ce qu’on voit ailleurs dans le monde. On le voit aux Etats-Unis, on le voit en Europe. C’est un mouvement foncièrement négatif pour l’humanité, envers lequel on va s’opposer très fortement». Le nouveau chef péquiste, conspué par une étrange coalition rassemblant le Globe and Mail, la gauche inclusive et les éditorialistes fédéralistes, rend féroce le premier ministre! Les souverainistes participent à un mouvement foncièrement négatif pour l’humanité. C’est quelque chose! Se savaient-ils coupables d’un tel crime?

On pourrait y voir une autre manifestation de la stratégie de diabolisation de l’adversaire si habituelle chez nos fédéralistes, qui font de leur enfermement dans la province une marque d’ouverture au monde. Ils veulent faire peur, crient des gros mots, collent des étiquettes infamantes et croient ainsi être réélus jusqu’à la fin des temps. Répétez le mot chicane de manière incantatoire et vous conserverez le pouvoir. C’est ce qu’on pourrait appeler la grande idée de Jean-Marc Fournier. Mais si les deux principaux partis d’opposition sont tentés par l’extrême-droite, doit-on comprendre que le PLQ est désormais le gardien courageux et intrépide de la démocratie à l’Assemblée nationale? Englué dans les scandales, exposant tous les jours sa médiocrité, le gouvernement libéral serait-il quand même l’ultime défenseur de nos droits?

Mais nous avons toutes les raisons de croire que Philippe Couillard, en parlant ainsi, est sincère. Il parle du fond du cœur. En d’autres mots, Philippe Couillard, ici, ne se livre pas à une manœuvre politicienne. Il dit vraiment ce qu’il pense. Cet homme à l’intelligence indéniable adhère fanatiquement au fédéralisme canadien et au multiculturalisme qui en est indissociable. Philippe Couillard assimile vraiment le nationalisme québécois, même le plus modéré, à une forme de xénophobie. C’est un trudeauiste de stricte obédience qui croit que le fédéralisme est un bien en soi parce qu’il nous empêche de succomber au repli national. Il ne combat pas le souverainisme québécois à partir d’une autre vision du nationalisme, comme c’était le cas de Robert Bourassa, mais au nom de l’antinationalisme. C’est ce qu’on pourrait appeler la colonisation mentale du PLQ par le PLC.

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