Quoiqu’on pense par ailleurs de Recep Tayyip Erdoğan, le président Turc, il faut lui faire crédit qu’il ne parle pas pour ne rien dire. Ses paroles doivent être donc prises au sérieux. Voici ce qu’il vient de déclarer :
« Quand Mossoul aura été sauvée de Daesh [État Islamique], seuls les Arabes sunnites, les Turkmènes et les Kurdes sunnites pourront y rester ».
Évidemment, la phrase peut prêter à ambiguïté. Veut-ils dire que seuls les Arabes sunnites, les Turkmènes et les Kurdes sunnites qui y sont demeurés pourront y rester ? Ce qui serait, entre nous, comme une prime accordée aux “collabos”… Quid de ceux appartenant à ces groupes qui ont fui la ville quand l’État Islamique l’a investie ? Seront-ils privés d’un droit au retour ? Et surtout, qu’en est-il, dans l’esprit d’Erdoğan, des quelque 35 000 chrétiens qui l’ont quittée en toute précipitation ? Seront-ils, à ce que l’on croit comprendre des paroles du président turc, interdits d’y revenir ? Des propos fort inquiétants.
Source : Observatoire de la christianophobie