06.10.2016 - "Faut qu'on se parle"

Je dois dire que cette nouvelle initiative menée par Jean-Martin Aussant et Gabriel Nadeau Dubois m'a d'abord interloqué. J'aime bien le premier, beaucoup moins le second et la raison d'être de l'exercice m'a laissé un peu sceptique.

Faut qu'on se parle? À propos de quoi? Dans quel but? De quelle façon? Qui va écouter? Vous voulez vraiment écouter les gens ou souhaitez-vous plutôt diffuser vos idées? Vous vous en allez où avec ça? Quelle est l'utilité de l'exercice? Pas clair...

Malheureusement, plus on en apprend à propos de cette initiative, moins elle semble intéressante, comme le souligne avec beaucoup de justesse Sébastien Bilodeau dans cet article:

Que révèle la lecture de ses propositions ? Deux constats : le peu d’originalité du contenu présenté et la fausse promesse qu’il comporte, celle d’un débat ouvert à tous. 

Pour commencer, il faut noter que les constats et propositions énoncés par cette campagne sont déjà bien connus : amélioration des soins de santé publique, promotion de l’écologisme, critique du privé, valorisation des régions, défense de la condition autochtone, lutte contre le racisme, souverainisme décomplexé. Nous sommes face à un discours qui sent le déjà-vu. Dans l’ensemble, il se démarque peu des valeurs de Québec solidaire et d’Option nationale. Ces valeurs sont celles d’une gauche qui se structure par des visées étatistes et une opposition au nationalisme identitaire. Ces positions sociopolitiques sont, en soi, légitimes, mais elles se trouvent déjà prônées ailleurs. Dans ce contexte, la question n’est pas la légitimité des déclarations, mais bien la raison de les répéter maintenant.

Du reste, la campagne « Faut qu’on se parle » fait une promesse qu’elle brise aussitôt : l’appel du dialogue entre tous. L’initiative prend clairement une position hostile envers le nationalisme identitaire, en déclarant « la stratégie identitaire repousse certaines communautés à coups de charte des valeurs et participe à créer une division artificielle entre “eux” et “nous”. […] L’indépendance, ce n’est pas la crainte de l’autre ». La référence au débat de la charte des valeurs est claire. 

Bien qu’animé d’un légitime désir de courtiser les communautés immigrantes du Québec, ce type de discours implique une opposition de type « eux contre nous ». C’est le paradoxe des gens attachés à l’adjectif « inclusif ». Leur discours est un récit qui dépeint le politique comme une lutte entre deux clans. D’un côté, ceux qui « repoussent certaines communautés » : des réactionnaires identitaires et hostiles à l’immigration. De l’autre, ceux qui ne sont pas dans la « crainte de l’autre » : les militants éclairés de la diversité et de l’ouverture à l’autre. 

Dans la mythologie de cet univers idéologique, entretenu notamment par Québec solidaire et Québec inclusif, le débat doit inclure la diversité, mais les nationalistes identitaires ne sont pas invités à cette diversité. Ils seraient trop attardés, idéologiquement, pour pouvoir participer au dialogue.

 

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Commentaires   

 
0 #1 Francis 06-10-2016 21:06
J'imagine que Xavier Dolan va se rejoindre à eux pour se rapprocher de son beau Gabriel Nadeau-Dubois!
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