04.10.2016 - Washington vient de déclarer la guerre à la Russie

Lauréat du prix Nobel de la paix, le président américain Barack Obama n’en poursuit pas moins fermement une politique d’interventions armées et de conflits à travers le monde, plus longues et plus intenses que sous tout autre président de l’histoire récente des États-Unis. Et maintenant, il lance un ballon d’essai contre la Russie, sans prêter attention au fait que cela pourrait entraîner une guerre mondiale suivie rapidement d’un anéantissement nucléaire mutuel.

Comment comprendre autrement la déclaration faite par le porte-parole du département d’État américain, le contre-amiral John F. Kirby, si ce n’est comme une déclaration de guerre directe. La déclaration dit ceci :

Les conséquences seront que la guerre civile se poursuivra en Syrie, que les extrémistes et les groupes extrémistes continueront à exploiter les vides qui sont là, en Syrie, pour étendre leurs activités, qui comprendront, sans aucun doute, des attaques contre les intérêts russes, peut-être même les villes russes, et la Russie continuera à renvoyer ses troupes à la maison dans des sacs mortuaires, et elle continuera à perdre ses ressources – et même, peut-être, perdre encore plus d’avions…

Le même mode opératoire a été utilisé pendant un quart de siècle pour abattre l’Union soviétique. À la fin des années 1980, les États-Unis ont décidé qu’ils étaient en bonne position pour prendre l’empire du mal dans le piège afghan grâce à l’appui qu’eux-mêmes fournissaient aux terroristes armés qui se sont maintenant transformés en terroristes modérés, y compris al-Qaïda. Dans les années 1980, Washington a profité de la richesse saoudienne et des services secrets pakistanais. Voilà comment la soi-disant résistance afghane est née, bénéficiant du soutien logistique pakistanais et du flux de nouvelles recrues venant de tout le Moyen-Orient.

L’ancienne secrétaire d’État américaine et maintenant candidate à la présidentielle, Hillary Clinton, a ouvertement déclaré, en 2012, que de son point de vue c’était une bonne idée :

Lorsque l’Union soviétique a envahi l’Afghanistan, nous avons eu cette brillante idée d’aller au Pakistan et de créer une force de moudjahidines, de les équiper de missiles Stinger et tout le reste, pour aller se battre contre les Soviétiques en Afghanistan. Et nous avons réussi, les Soviétiques ont quitté l’Afghanistan, puis nous avons dit « Great ! Goodbye», laissant ces gens formés et fanatiques en Afghanistan et au Pakistan, les laissant bien armés, à créer du désordre…

Ce qu’Hillary a oublié de mentionner, cependant, est le fait que le mouvement moudjahidin en Afghanistan était un terrain fertile pour les actifs d’al-Qaïda. Al-Qaïda était et est toujours contrôlée directement par la Central Intelligence Agency (CIA) afin d’entretenir un processus de déstabilisation du Moyen-Orient, fournissant aux entrepreneurs militaires étasuniens un prétexte pour envahir les États, les uns après les autres.

C’est ce même scénario que la Maison Blanche veut répéter maintenant en Syrie. Il n’est pas étonnant qu’elle ait permis le violent bombardement des soldats syriens le 17 septembre, car il a été fait dans le but d’épargner la vie des militants de Jabhat al-Nusra qui auraient eu du mal autrement à garder leurs positions. Il convient de rappeler qu’en septembre 2015, l’ancien chef de la CIA, David Petraeus, l’un des parrains de la guérilla étasunienne, a exhorté la Maison Blanche à combattre État islamique côte à côte avec Jabhat al-Nusra.

Après six années de guerre perpétuelle, le conflit en Syrie est loin d’être aussi civil que l’on veut nous le faire croire, c’est un conflit entièrement mené de l’extérieur, et non pas de l’intérieur. La Syrie est devenue une sorte de nœud gordien, un endroit où les intérêts de la Russie, de la Chine, de l’UE, de la Turquie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite et des États-Unis ont été incroyablement embrouillés.

 

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