21.09.2016 - La folie furieuse des banquiers centraux

Les banquiers centraux n’apprennent rien de leurs échecs répétés au Japon et en l’Europe. La Fed rêve de mettre les taux sous pilote automatique grâce à une formule magique. Préparez-vous au pire : si on l’appliquait au cours d’une crise similaire à celle de 2008, cette formule conduit à instaurer des taux négatifs de 9% !

La Fed est-elle à court de munitions ? C’est la peur légitime lorsqu’éclatera la prochaine grande crise. Au fond, la réponse est un oui retentissant. Il n’y a pas de balle magique dans le revolver à six-coups de la Fed pour remédier à son incompétence lorsqu’aura lieu le prochain krach. Le problème est que Yellen et compagnie ne croient pas en cette analyse. Ni d’ailleurs les mandarins incompétents à la tête des autres grandes banques centrales. Ils sont tous trop “malins.” Car ils sont déjà en train de planifier la prochaine grande expérience monétaire en vue du prochain sauvetage. Ce qui pourrait bien faire voler en éclats l’économie mondiale.

Une diabolique persévérance

Pour comprendre à quel point les banques centrales sont devenues délirantes et irresponsables, voyez ce qu’a lancé la Banque du Japon (BoJ)… Après deux décennies de croissance molle, la BoJ a commencé son orgie de manipulation monétaire en introduisant la politique de taux d’intérêts nuls (ZIRP) en 1999 — prétendument pour lutter contre la déflation et encourager la croissance économique. Cela n’a pas marché. Donc, tout en gardant la ZIRP en place, elle a continué à jouer les docteurs Mabuse avec l’économie japonaise…

Comment ? La BOJ “inventa” les programmes de Quantitative Easing (QE) (ou “assouplissement quantitatif”) en 2001, via des achats d’obligations d’État, des titres adossés à des actifs et des effets de commerce. Ce pitoyable effort prit fin en mars 2006, alors que la déflation et une croissance stagnante restaient un cauchemar pour les investisseurs et les épargnants moyens japonais.

Les gens normaux tirent les leçons de leurs échecs, mais les banquiers centraux sont d’une autre espèce, arrogante, incestueuse. Ils ont persévéré coûte que coûte dans leur idée, certains de leur rectitude, face à leur propre incompétence. Et c’est ainsi qu’un nouveau programme d’assouplissement quantitatif de la BoJ fut mis en œuvre en octobre 2010, qui se transforma en un QE encore plus agressif en avril 2013. Elle n’y est pas allée de main morte. Naturellement, encore plus d’échecs entraînèrent encore plus d’expérimentations. Et la BoJ y alla à fond… En avril 2014, elle lança le plus grand programme de QE de l’histoire, avec l’objectif d’acheter pour près de 730 milliards de dollars d’obligations d’État chaque année.

Évolution de la croissance japonaise depuis 1990

Cette tentative connut elle aussi un échec retentissant. Tout comme l’adoption des taux d’intérêt négatifs en janvier 2016 — peut-être son mouvement le plus pervers de tous. Résultat ? L’inflation dans l’économie japonaise n’existe toujours pas. En fait, elle a chuté d’environ 2,5% fin 2014 à –0,19% sur l’année passée. Le PIB japonais au deuxième trimestre 2016 n’a augmenté que de 0,7%.

 

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