12.09.2016 - Les usagers de Tinder illustrent une transition différente vers l’âge adulte

Les villes dans lesquelles Tinder compte le plus d'utilisateurs actifs ne sont pas seulement les plus peuplées. Elles sont aussi celles comptant le plus de jeunes actifs fortement diplômés qui vivent leur âge adulte différemment de leurs parents.

Jess Carbino est la sociologue en charge de comprendre, chez Tinder, les évolutions des pratiques des utilisateurs et d’analyser les données de l’application de rencontre la plus célèbre du monde. Grâce à l’incroyable base de données dont dispose la société, Tinder a acquis une certaine capacité à tirer des conclusions sur les mutations des amourettes des jeunes gens connectés.

Conclusions que Tinder a bien voulu partager, en partie, avec Business Insider. En effet, les villes américaines dans lesquelles l’application connaît le plus important succès offrent à l’analyse de la sociologue la possibilité de mieux dresser le profil de leurs habitants.

Le top trois américain des villes comptant le plus d’utilisateurs de Tinder est le suivant :

  1. Los Angeles
  2. New York
  3. Chicago

Ces localités ne sont pas seulement les plus peuplées. Ce sont aussi les zones urbaines dans lesquelles les jeunes adultes s’établissent pour atteindre progressivement les marqueurs de l’âge adulte. Des marqueurs qui sont plus longs à atteindre en 2016 qu’il y a trente ans, surtout pour des jeunes gens fortement diplômés qui doivent passer de nombreuses épreuves entre la fin de leur diplôme et l’arrivée dans l’âge adulte, avec une période préalable qui est de plus en plus longue.

Cette sorte de prologue avant l’accès à une stabilité économique a comme corollaire une stabilité sentimentale. Jess Carbino explique : « la plupart des individus, surtout les hommes, ne considère pas l’éventualité du mariage avant qu’ils aient atteint un certain niveau de stabilité économique ».

Or, c’est cette situation d’émancipation parentale, de stabilisation salariale et plus généralement de tranquillité financière (remboursement des prêts étudiants) qui va permettre aux nouveaux adultes de sortir d’une vie sentimentale rythmée par Tinder. Une parenthèse avant l’âge adulte qui s’étire au fur et à mesure que les populations urbaines deviennent de plus en plus diplômées, sans toutefois accéder rapidement à une situation stable.

Ce nouvel âge a la particularité, note Tinder, d’être réellement lisible dans des métropoles distinctes, plutôt que dans des villes de taille moins importantes et d’attractivité économique plus faible. C’est, selon la sociologue, parce que ces villes concentrent de fait moins de jeunes diplômés et que l’arrivée à l’âge adulte et ses traditions de mariage ne sont pas reportées par cette période intermédiaire.

Sentimentalement, ce n’est pas forcément une période où les relations sans lendemain priment ; l’utilisation de Tinder n’est pas toujours le symptôme d’une vie sexuelle libérée. Au contraire, l’entreprise évoque un chiffre souvent cité dans sa communication : 80 % de ses utilisateurs chercheraient une relation sérieuse mais qui de fait n’aboutirait pas nécessairement au mariage. Du moins pas encore.

Bien sûr, Jess Carbino considère que les jeunes diplômés sont plus aptes à adopter les nouvelles technologies et de s’accommoder de ce qu’elles peuvent impliquer en matière de rencontres. Pour finir, la startup révèle qu’à New York, pour les 18-24 ans, 60 % des jeunes femmes célibataires et 80 % des jeunes hommes ont utilisé Tinder dans une ville de 8 millions de personnes.

 

Source : Numerama

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