11.09.2016 - Restaurer le visage français de Montréal

Notre chroniqueur Gilles Proulx s’est promené dans le Vieux-Montréal avec notre reporter Louis-Philippe Messier pour lui montrer l’effroyable négligence de la Ville lorsqu’il s’agit d’entretenir la mémoire de ce qu’il reste de la Nouvelle-France

Le 375e anniversaire de Montréal approche. À quelques mois du lancement­­ des grandes célébrations, la métropole doit s’empresser de rafraîchir son « maquillage» et de mieux affirmer son caractère français.

L’expression Vieux-Montréal me donne envie de rire.

L’essentiel de ce quartier n’est pas vraiment «vieux»: sa construction est pour l’essentiel plus proche de nous que de la fondation de Montréal. Si on avait préservé­­ les édifices patrimoniaux de la Nouvelle­­-France des 17e et 18e siècles au lieu de presque tout raser au 19e siècle pour effacer le passé canadien-français et imposer par l’architecture un esprit anglais­­, les abords du port ressem­bleraient au Vieux-Québec qui, lui, mérite davantage son nom.

Il reste si peu de la Nouvelle-France dans Montréal que les quelques bâtiments qui en témoignent sont d’autant plus précieux. Du moins, ailleurs qu’à Montréal, on en pendrait soin.

Ici, on a si peu de dignité, pour défendre notre identité, qu’on laisse un resto McDonald­­’s occuper la maison natale de Lamothe­­-Cadillac à l’angle de Saint-Laurent­­ et Notre-Dame. Puisqu’une bonne partie des célébrations du 375e anniversaire­­ se déroulera dans le vieux cœur de la ville, non loin de son lieu de fondation, n’est-il pas temps de redresser l’échine et de rectifier le tir ? Oui, M. Coderre, c’est à vous que je parle! Voulez-vous que je fasse cette promenade dans le Vieux-Montréal avec vous pour vous montrer ce dont je parle? C’est une invitation.

Il n’est pas trop tard pour agir.

Nous nous devons de valoriser les spécificités de notre ville: celles-ci sont européennes (chose rare en Amérique-du-Nord) et françaises (ce qui est encore plus rare!). Cette rareté du fait français est une valeur, et non pas un handicap, surtout aux yeux des visiteurs­­.

Voici 16 idées pour «montréaliser Montréal». D’avance, nous savons que vous n’en retiendrez aucune !

Elles sont simples à mettre en pratique: corriger une toponymie chargée de relents­­ coloniaux, réparer ou restaurer les monuments historiques, nettoyer le Vieux-Montréal, mieux identifier les symboles­­ de notre histoire sont des mesures qui ne demandent pas des efforts colossaux.

À la veille de son 375e anniversaire, Montréal mérite bien qu’on s’occupe enfin d’elle.

1. Déménager la statue de Nelson...

Horatio Nelson, qui a vaincu la flotte de l’amiral Villeneuve à Trafalgar, a fait résonner­­ son exploit jusqu’à l’intérieur des murs de Montréal... Pour rappeler la domination britannique (et celle de l’Église qui n’aimait pas la France révolutionnaire) sur les Canadiens-Français du temps. La logique serait que ce soit une statue de Jacques Cartier qui soit au sommet de la colonne et que Nelson soit déménagé à la place de Trafalgar dans Côte-des-Neiges. C’est ce que le maire Pierre Bourque aurait souhaité faire avant de reculer.

 

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