11.09.2016 - De la nuisance globale des bases américaines

La militarisation du monde offre rarement du bon.

Avant nous n'avions pas de bases, mais nous avions des garnisons. Et voici ce qu'en disait un spécialiste, le Marquis de Sade : « il est assurément peu de plus mauvaises écoles que celles des garnisons, peu où un jeune homme corrompe plus tôt et son ton et ses mœurs »

Vladimir Poutine nous a rappelé à quel point la planète est recouverte de bases américaines. L'Europe tiers-mondisée par les soins de Bruxelles, de Paris et de Merkel rejoint aussi les rangs de ces républiques bananières d'Asie qui se recouvrent de pustules militaires contre le présumé danger communiste, russe ou bien chinois. On nous dit ici que la Russie est un grand péril, mais ce péril dépend de la matrice militaire US qui se nourrit de la présence russe. La Pologne et les pays baltes, d'autres pays en Europe sont maintenant fanatisés contre la Russie parce que notre information, notre culture, nos militaires sont contrôlés par l'impérialisme américain. Nous savons grâce à M. Ulfkotte que la CIA américaine contrôle les grands médias et les plus célèbres éditorialistes. La politique ne vaut pas mieux. Les élites politiques baltes, comme je l'ai montré ailleurs, sont toutes sous contrôle US, notamment via l'université de Georgetown. Ces gens-là ne sont plus des baltes. Ils sont des agents ou des leaders US en Europe, comme un Draghi (partner de Goldman) en Italie ou un Barroso à Bruxelles.

Les centaines de bases correspondent au projet rooseveltien de construire après la Guerre une Pax americana appuyée sur un colossal réseau de bases US chargées de contrôler et de paramétrer l'humanité de la Fin de l'Histoire. Et le Général de Gaulle décrit l'émergence de ce réseau que Roosevelt lui conte avec force détails. On est en 1942 et le messianique Mr President est en veine de confidences (Mémoires de guerre, tome deux, Plon, p.238) :

« Mais, passant d'un  extrême à l'autre, c'est un système permanent d'intervention  qu'il entend instituer de par la loi internationale (...) Mais, à moins de livrer à la discrétion des trois autres la quasi-totalité de la terre, une telle organisation devra, suivant lui, impliquer  l'installation de la force américaine sur des bases réparties  dans toutes les régions du monde et dont certaines seront choisies en territoire français.»

De Gaulle ajoute avec inquiétude :

« Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'appui offert par Washington, l'existence des bases américaines, vont susciter,  en Afrique, en Asie, en Australasie, des souverainetés nouvelles  qui accroîtront le nombre des obligés des États-Unis.»

La pax americana est la fin de la liberté des peuples. C'est la servitude de Tocqueville, le despotisme mou. Le Général ajoute que l'Europe devient secondaire dans le discours de Roosevelt. Elle devra se soumettre et se démettre.

« Dans une pareille perspective, les questions propres à l'Europe, notamment le sort de l'Allemagne, le destin des États de la  Vistule, du Danube, des Balkans, l'avenir de l'Italie, lui font l'effet d'être accessoires. »

L'idée d'une destruction partielle ou totale de l'Europe semble de plus en plus réjouir les endiablés du pentagone. N'est-ce pas le général Petraeus qui parlait d'une destruction nucléaire de Varsovie comme ça, en passant, récemment ?  Dommage collatéral, un de plus dans l'histoire militaire US, qu'on créditera aux Russes ! On peut imaginer que pour une Clinton la destruction de l'Europe permettrait (hypothèse Tétreau en 2010) aux agents américains de balancer ce qui reste de fonds européens en Amérique, et tout cela ne serait pas cher payé pour un anéantissement de la Russie.

Je crois que c'est ce vers quoi nous nous dirigeons, avec la complicité des élites hostiles imposées en Europe par nos maîtres, avec aussi l'indifférence suffocante de la masse des peuples préoccupés par autre chose : le foot, le people, l'enivrante télé-poubelle, pour parler comme l'historien Stanley Payne à propos de l'Espagne.

Mais parlons des bases proprement dites.

Les universitaires américains comme Joseph Gerson ou Catherine Lutz ont rappelé les conséquences méphitiques des bases américaines. Spécialiste, comme Chalmers Johnson, de la base d'Okinawa, Gerson souligne les méfaits de cette base. Elle pose des problèmes de santé, de diététique (obésité), de sexualité, de sécurité.

Car les bases US sont aussi là pour américaniser le monde, à coups de golf, basket, sex-shops, magasins, bars, cafés, showrooms. Les bases sont un butin de guerre, un indice de soumission en fait. Voici ce que Catherine Lutz écrit sur les bases dans un anglais très clair :

 

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