L'idée était trop belle pour être vraie. Début août, une société chinoise présentait son bus enjambeur d'embouteillages. Surélevé et guidé par des rails, l'engin baptisé Transit Elevated Bus (TEB) était capable de passer au-dessus des files de voitures.  

Les concepteurs avaient même mis au point un prototype qui a parcouru 300 mètres dans une rue de la ville de Qinhuangdao, au nord-est de la Chine. Ils assuraient que, d'ici quelques années, leur moyen de transport pourrait embarquer un millier de passagers à une vitesse de 60 km/h.

Rapidement, des voix se sont élevées pour critiquer le concept. Quid de l'adaptation des voiries ? Des carrefours ? Des véhicules qui changent de direction ? Et des ponts trop bas ? Autant de questions auxquelles les ingénieurs en charge du projet ont jusqu'ici été incapables de répondre.

Mais le TEB n'étais pas qu'une aberration technique, c'était surtout un bon moyen pour lever des fonds auprès d'investisseurs crédules. En Chine, les entreprises passent par des plateformes de prêts où elles récoltent de l'argent auprès des particuliers en vue de développer une idée. Bien souvent, celui-ci n'est qu'une sorte de produit d'appel qui ne verra jamais le jour. 

Un hypothétique rendement de 12%

Déjà présenté en 2010, le concept du TEB a été racheté en 2015 par Bai Zhiming, "un magnat de l'immobilier sans expérience dans les transports en commun", peut-on lire sur le site internet de Bloomberg. L'homme promettait un rendement alléchant de 12%. 

Au total, 26 millions de dollars ont été levés auprès de 200 investisseurs. On leur avait promis que leurs intérêts seraient versés avant que la technologie ne soit déployée et rentable. Inquiets, ils militent aujourd'hui pour revoir la couleur de leur argent.

Source : RTBF