30.08.2016 - Les groupes de réflexion américains concentrent leurs analyses sur la Chine

New Eastern Outlook a relevé que les principaux groupes de réflexion américains se sont de plus en plus focalisés ces dernières années sur l’étude de différents aspects des politiques intérieure et étrangère de la Chine.

La Chine est d’ores et déjà un adversaire géopolitique majeur des États-Unis, ce qui signifie que les évolutions dans la politique de défense nationale chinoise sont soigneusement étudiées, tout comme l’évolution de sa stratégie militaire dans les zones où les possibilités de conflit militaire et politique entre les deux grandes puissances de ce monde sont susceptibles d’augmenter.

Une des zones où l’inquiétude sur la possibilité d’un conflit augmente est l’étroit bras de mer le long de la côte chinoise qui comprend la péninsule coréenne, Taïwan, la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale.

Le caractère pratique de ces travaux de recherche est un fait particulièrement intéressant. Ils comparent les capacités militaires des forces armées des deux protagonistes en général, ainsi que celles des groupes qui sont concentrés dans les zones où la confrontation est à son paroxysme. Faisant suite à ces études viennent toute une série de recommandations préliminaires faites aux dirigeants américains. Elles incluent des propositions de réajustement de la défense américaine, et de sa stratégie militaire dans un contexte hypothétique de conflit armé avec la Chine.

Par exemple, en octobre 2015, la célèbre RAND Corporation a publié les conclusions de son étude approfondie (430 pages) intitulée Feuille de match des forces militaires chinoises et américaines : état des troupes, topologie et évolution de l’équilibre des forces, 1997-2017. L’étude présente l’évolution des forces armées chinoises et fournit une évaluation de l’évolution de l’équilibre des forces entre les États-Unis et la Chine. La principale conclusion de cette étude est limpide dans sa conclusion, à savoir que dans les vingt dernières années, l’écart qualitatif entre les forces armées américaines et chinoises a été considérablement réduit.

D’autres groupes de réflexion américains ont déjà publié en 2016 leur propre rapport, tout aussi volumineux que celui de la Rand Corporation. Deux d’entre eux sont particulièrement intéressants. La Rand Corporation a publié à la fin du mois de juillet 2016 une autre étude au titre sans équivoque de Guerre avec la Chine : Penser à l’impensable.

L’autre étude a été publiée il y a six mois, par le non moins influent Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS), et intitulée Rééquilibrage en Asie-Pacifique à l’horizon 2025 : Capacité, présence et partenariats militaires.

Les auteurs de la seconde étude (qui inclut une section de recommandations au Président et au Congrès des États-Unis) nous rappellent que le CSIS travaillait déjà en 2012 sur le même sujet, c’est à dire immédiatement après l’annonce du recalibrage de la politique étrangère américaine qualifiée de pivot vers l’Asie, décidé à la fin 2011 par Barack Obama et sa ministre des Affaires étrangères, Hillary Clinton.

La dernière publication du CSIS ne comporte pas le mot Chine dans son titre. Cependant, il convient que tous se rappellent que ce pivot de la politique américaine vers l’Asie-Pacifique a été décidé en réaction à l’accession de la Chine au rang de seconde puissance mondiale. L’accent mis sur la Chine transparait tout au long de cette récente publication du CSIS. En particulier, la Chine occupe une place centrale dans le chapitre intitulé Intérêts américains et dangers en Asie.

La longue liste des pays dont il est question dans le chapitre intitulé Le rôle de nos alliés, de nos partenaires et des organisations régionales est particulièrement révélatrice. Cette liste inclut non seulement le Japon, l’Australie, la Corée du Sud, les Philippines, Singapour, avec qui Washington entretient déjà des alliances militaires, mais également l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie. Ces derniers devraient être classés, pour le moment, dans la catégorie des partenaires des États-Unis, mais comme l’a fait remarquer à plusieurs reprises New Eastern Outlook, le développement de relations plus globales entre ces États (en particulier l’Inde et le Vietnam) et les États-Unis est fortement balancé.

 

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