09.08.2016 - Brésil : ennuis de Dilma Rousseff, quand les Etats-Unis attaquent les BRICS de front

Une commission spéciale du Sénat brésilien a voté jeudi à Brasilia à 14 vois contre 5 en faveur de la destitution de la présidente de gauche suspendue Dilma Rousseff, à la veille de l’ouverture de Jeux Olympiques de Rio de Janeiro.

Ce vote ouvre la voie au jugement final de Mme Rousseff par l’assemblée plénière du sénat, qui devrait intervenir fin août, quelques jours après la fin des JO dont la présidente a décidé de bouder la cérémonie d’ouverture .

Selon les analystes, Mme Rousseff a peu de chance de sauver son mandat. Elle a été suspendue de ses fonctions le 12 mai par le Sénat et c’est son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer qui a assumé depuis la présidence du Brésil par intérim. Dilma Rousseff est accusée de maquillages des comptes publics ainsi que d’avoir signé des décrets engageant des dépenses non prévues au budget sans demander l’accord préalable du parlement.

La présidente conteste formellement ces accusations et dénonce un coup d’État institutionnel ourdi par M. Temer et la droite brésilienne.

Selon Paul Craig Roberts, ancien secrétaire adjoint du Trésor US, éditeur associé au Wall Street Journal :

Après avoir éliminé la présidente réformiste de l’Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, Washington élimine maintenant la présidente réformiste du Brésil, Dilma Rousseff.

Washington a utilisé un juge fédéral pour ordonner à l’Argentine de sacrifier son programme de restructuration de la dette afin de payer aux fonds vautours US la totalité des obligations argentines en défaut que les fonds vautours avaient acheté pour quelques centimes du dollar.

Ces vautours étaient des « créanciers » qui avaient octroyé des « prêts », indépendamment du fait qu’ils ne sont pas des créanciers et n’avaient en réalité octroyé aucun prêt. C’était des opportunistes à la chasse de l’argent facile et ils ont été utilisés par Washington pour se débarrasser d’un gouvernement réformiste.

La présidente Cristina Fernandez de Kirchner a résisté et, en conséquence, elle devait partir. Washington a donc inventé une histoire. La présidente avait couvert un « attentat iranien » perpétré à Buenos Aires en 1994.

Ce prétexte invraisemblable, ( il n’y a aucune preuve d’une l’implication iranienne), a été fourni par l’un des agents de Washington au bureau du procureur de la nation et un événement douteux qui s’est produit il y a 22 ans a été utilisé pour laisser libre la voie du pillage de l’Argentine par les États-Unis.

Au Brésil, Washington a utilisé des insinuations de corruption pour obtenir la mise en accusation par la chambre basse de la présidente présidente Dilma Rousseff. Aucune preuve n’est nécessaire, les accusations suffisent.

Tout cela ne nous change pas des « armes nucléaires iraniennes », « des armes de destruction massive » de Saddam Hussein « , de l’utilisation d’armes chimiques par Assad et, dans le cas de Rousseff c’est seulement des insinuations. Le Secrétaire général de l’Organisation des États américains, Luis Almagro, note que Rousseff « n’a pas été accusée de quoi que ce soit. » Les oligarchies locales soutenues par les États-Unis utilisent simplement la mise en accusation pour éliminer une présidente qu’elles ne peuvent pas vaincre électoralement.

En résumé, nous assistons à une attaque de Washington contre les BRICS. Washington fait ce qu’il faut pour remettre au pouvoir un parti de droite contrôlé par les États-Unis, dans le but évident de torpiller les relations croissantes du Brésil avec la Chine et la Russie.

 

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