06.08.2016 - Le projet Énergie Est rattrape Charest

L’ONE s’excuse d’avoir caché des informations sur une rencontre avec l’ex-PM, alors consultant

Jean Charest a discuté du projet Énergie Est avec le président de l’Office national de l’énergie (ONE) et trois de ses membres lors d’une rencontre privée alors qu’il était consultant pour TransCanada. C’est ce que révèle un échange de courriels et des notes manuscrites obtenues par le National Observer en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, consultés par Le Devoir.

En décembre 2014, l’adjointe exécutive de Jean Charest écrit à Jacques Gauthier, membre de l’ONE, pour lui demander des précisions sur la rencontre qu’il a sollicitée avec l’ancien premier ministre. « Je veux introduire le nouveau chair de l’Office [sic] et parler des grands enjeux qui toucheront le Québec au niveau pétrolier (Energy East, etc.), répond Jacques Gauthier. Une rencontre assez générale somme toute. »

Il précise plus tard qu’il souhaite « faire le point sur les divers dossiers qui sont en cours et qui affecteront notamment la province de Québec ». Il espère « une discussion ouverte avec M. Charest sur ces sujets ».

Notes manuscrites

La rencontre aura finalement lieu le 15 janvier, au bureau de Jean Charest à Montréal. L’ex-premier ministre a reçu la délégation de l’ONE, composée du président Peter Watson et des deux commissaires, Jacques Gauthier et Lyne Mercier, qui siègent tous deux au comité d’audience chargé d’évaluer le projet Énergie Est.

Les notes manuscrites de l’un des participants de l’ONE se rapportent directement au projet de TransCanada. On y retrouve notamment des références telles que : « Économie a besoin d’investissements […] Quels profits pour Qc ? Clé. […] Communications […] Sécurité du pipeline. »

Ces courriels et ces notes contredisent les propos tenus le mois passé par le conseiller de Jean Charest, Grégory Larroque. Au National Observer, début juillet, il confirmait la tenue de cette rencontre, à laquelle il avait assisté, mais il affirmait qu’Énergie Est n’avait jamais été abordé.

Même son de cloche du côté de l’Office national de l’énergie, qui soutenait que le sujet n’avait pas été à l’ordre du jour. Rappelons que les membres de l’Office national de l’énergie n’ont pas le droit de discuter d’un projet à l’étude en dehors des audiences.

Excuses de l’ONE

Le National Observer a fait une demande d’accès à l’information. Un mois plus tard, preuves à l’appui, l’ONE a été forcé de s’excuser pour avoir fourni de fausses informations au journaliste. « Bien qu’il n’y ait eu aucune mauvaise intention dans notre réponse, l’Office regrette sincèrement que nos recherches n’aient pas permis de trouver ce matériel plus tôt et que notre réponse n’ait pas reflété avec précision [la teneur de] cette rencontre », écrit le porte-parole de l’ONE, Craig Loewen.

En réponse aux questions du Devoir, son collègue Marc-André Plouffe affirme que « l’Office n’était pas au courant, à ce moment-là, de tout contrat par lequel M. Charest pouvait être lié ».


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