03.08.2016 - Québec 3.0

Par André Loiselle
Collaboration spéciale

Pendant toutes les dernières décennies, la politique, la vielle, celle qui achetait des frigidaires et qui vous demandait de voter du bon bord. Celle qui donnait des permis de garderie à ses amis et qui connait le désormais vielle adage « un chum, c’t’un chum ».

Elle a donné lieu à plusieurs aberrations, dont par exemple des acteurs condamnés dans le scandale des commandites (certains bannis à vie du Parti Libéral fédéral comme Marc-Yvan Côté) et accueillit à bras ouverts par le Parti Libéral du Québec. Des proximités évidentes avec le pouvoir à l’achat d’une table à 12 000$. L’expulsion et le rejet du savoir-faire à l’interne des ministères les dotant ainsi d’une dépendance permanente aux consultants et à l’entreprise privée. La stagnation des salaires de cadres et de députés, privant ainsi le gouvernement de talent en ne pouvant pas offrir des salaires compétitifs avec le privé. Des coupures en éducation, l’avenir de notre province. Des élections prépayées et enfin, une amnésie collective des circonscriptions lors de la venue des élections.

La recette

Depuis longtemps, La recette pour reprendre le contrôle de l’agenda pour un parti politique qui nageait en plein scandale était relativement simple. Une démission, un petit ménage et une annonce d’investissent. Recette garantie à 90%. Si ça ne suffit pas, on ajoute alors quelques ingrédients tels qu’une déclaration du PM, qu’une commission parlementaire, un vérificateur général ou un commissaire à l’éthique, question d’éviter les tirs. Lorsque que la gronde continue, on lance avec une certaine résistance une commission d’enquête publique. À ce point c’est l’apogée de la communication gouvernementale, le gouvernement se décharge du problème pour le référer à cette commission en tout point. Commission qui fournira des recommandations qui seront appliquées ou non.

Je crois que le peuple, auparavant très peu informé, est bombardé d’information. Il est de moins en moins possible d’ignorer l’information. Le peuple s’actualise, et s’éduque de plus en plus avec la politique. Qui n’a pas entendu parlé de l’ile d’Anticosti, la mort de Parizeau ou de la démission de PKP. Il y a 15 ans, une bonne partie de la population, désintéressée, aurait facilement pu ignorer ces informations. C’est la naissance du peuple et de la mémoire 3.0 .

La crise

Philippe Couillard a annoncé une nouvelle ère avec son équipe 3.0, qui annonce la coupure avec le passé et l’héritage Charest. Mais c’était de la bonne vielle ritournelle politique actualisée. Celle qui décrit directement des expressions comme « voter du bon bord » et « l’enfer est rouge, le ciel est bleu ». Des phrases populistes vides de sens. C’est en essayant de reprendre le contrôle de l’agenda, depuis le scandale de Sam Hamad, que le gouvernement libéral a utilisé les même vielles recettes, mais qui avouons-le, ne fonctionnent plus aussi bien. Nous voici à une nouvelle ère des communications. C’est parce que le peuple est plus informé, que le peuple à une mémoire et que le peuple demande le respect de son intelligence. Nous sommes collectivement après tout, une des sociétés les plus instruite du monde moderne. La dynamique de communication gouvernementale doit évoluer. Elle doit rejoindre le citoyen qui ne se reconnait plus dans la communication traditionnelle gouvernemental 1.0 et qui se vautre dans sa vie occupée et bien ordonnée. Le plus souvent qu’autrement, la réflexion résulte à celle-ci : me prenne-t-il pour un idiot ?

Lors de crise il faut protéger le PM. Les informations qui ont coulées sur la démission de Mme Savoie ainsi que le congédiement de Monsieur Poëti au MTQ allait éclater au visage de Philippe Couillard. Quelqu’un en charge des communications du gouvernement a pensé que c’était une excellente idée de dire que Philippe Couillard ne s’intéresse que peu aux affaires courantes, il préfère the economist aux médias québécois. C’est pourquoi il n’était pas au courant de la lettre de démission de Mme Trudel et de la lettre exposant des irrégularités aux MTQ envoyée par l’ex-ministre Poëti au chef de cabinet de Philippe couillard, Jean-Louis Dufresne. Trouver des excuses bidon, qui colle au personnage, pour protéger l’intégrité du PM, ça c’est de la communication 3.0

Nous pouvons dire que les échauffourées n’ont pas manqués au parti Libéral aux cours de ces dernier mois :
Entre Mars et Juin 2016

1. Le Ministère des transports (MTQ) est le plus gros donneur de contrats au Québec. Plus de 10 enquêtes menées par l’UPAC sont en cour sur MTQ

2. Le MTQ dépose un document falsifié devant la commission de l’administration publique (CAP). L’ex-enquêteuse Annie Trudel dénonce un document déposé par le MTQ.

 

Lire la suite sur Contrepoids

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir