02.08.2016 - Le Nigéria, futur géant mondial de l'automobile ?

Une étude du cabinet PwC met en exergue le potentiel du Nigéria, pays de plus de 170 millions d'habitants, dans la construction automobile. Mais en l'absence de tissu de fournisseurs, les grands groupes mondiaux ont du mal à franchir le pas de la construction et se contentent pour le moment d'assembler des voitures sur de petits volumes.

Le Nigéria est bien parti pour devenir un incontournable pays émergent en matière automobile au 21e siècle. D'après une étude du cabinet d'audit PwC, ce pays pourrait devenir la première puissance automobile d'Afrique. Plus encore, il a le potentiel pour devenir un hub de portée mondiale pour l'industrie automobile.

Avec environ 170 millions d'habitants aujourd'hui, c'est déjà le pays le plus peuplé d'Afrique. Mais son impressionnante progression démographique devrait, d'ici à 2050, l'amener à la troisième place mondiale, avec quelque 440 millions d'habitants. PwC estime que le Nigéria pourrait enregistrer une croissance moyenne comprise entre 4,5% et 5,5% à horizon 2050. Cette croissance économique va encore accélérer l'émergence d'une nouvelle classe moyenne -laquelle a déjà été multipliée par 6 depuis l'an 2000-, et donc offrir des débouchés pour des voitures neuves.

Seulement 10.000 voitures assemblées sur place

Pour les constructeurs automobiles, c'est un véritable Eldorado. En 2015, il ne s'est vendu que 50.000 voitures neuves au Nigéria, à comparer avec les 2 millions de voitures du seul marché français, sur un territoire pourtant trois fois moins peuplé... Mais même à ce niveau, le pays n'est pas capable de répondre à sa demande intérieure puisque la production nationale ne dépasse pas les 10.000 voitures, d'où un déficit commercial de près de 3,4 milliards de dollars sur la seule partie automobile.

Pour PwC, le gouvernement nigérian s'est pourtant impliqué pour ancrer ce potentiel industriel majeur. Il a développé des filières de fabrication locales, d'assemblage mais aussi de pièces détachées. Il s'agit d'une étape décisive pour attirer des investissements industriels plus importants. En effet, la constitution d'un tissu de sous-traitants est considérée comme un préalable avant qu'un constructeur ne décide de s'implanter industriellement dans un pays. Pour le Nigéria, tout l'enjeu est là.

D'importantes taxes à l'import

Pour accélérer les choses, le gouvernement nigérian a imposé des taxes prohibitives à l'import. Depuis juillet 2014, elles atteignent quasiment 70% du prix d'achat d'une voiture. Dès lors, les constructeurs n'ont plus le choix et doivent investir dans le pays s'ils veulent accéder à ce marché potentiellement gigantesque.

Mais en attendant que celui-ci atteigne la taille critique, les marques investissent timidement. Ainsi, Honda a inauguré en juillet 2015 sa première usine africaine au Nigéria, d'une capacité de... 1.000 voitures par an ! Idem du côté de PSA qui a relancé l'assemblage de son usine, mais pour des volumes très réduits... Enfin, Volkswagen a réactivé son site d'assemblage de Passat.

Carlos Ghosn a parfaitement résumé cette stratégie :

"Puisqu'on est incapable de fixer une date de décollage, ce que nous faisons, c'est de positionner nos marques, pour être prêt le moment venu. Cela passe notamment par l'implantation d'usines d'assemblage pour des grands pays comme le Nigeria, où Nissan compte déjà une implantation industrielle, et où Renault s'apprête à en installer une", avait déclaré le patron de la marque automobile française en janvier 2015.

 

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