01.08.2016 - Les mystères aurifères enfin dévoilés

Questions légitimes

Nous avons reçu ces questions dans notre boite aux lettres récemment : « Je cherche à comprendre comment s’est réalisé le renchérissement dramatique de l’or. En mars 1967, le lingot valait 5555 francs ou 847 €. Il vaut actuellement 37 750 €, la hausse est de 4 457 %, à qui profite le crime ? Pourquoi existe-t-il une inflation continuelle ? Pendant cette période la pauvreté s’est aggravée, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux et les riches de plus en plus riches. Y aurait-il un lien de causalité ? Est-ce à rapprocher de 2008 et de la crise des subprimes qui a eu le même effet ? Et le FMI et la Banque Mondiale n’est-ce pas une arnaque des pays riches contre les pays pauvres ? » (1)

Amorçons notre réponse par ces interrogations à propos du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Nous complèterons en traitant de la question de la valeur de l’or et des monnaies qui est de toute façon liée à la précédente.

Les organismes de la gouvernance internationale impérialiste

Le FMI et la Banque Mondiale ont été constitués à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le cadre d’une entente appelée les Accords de Bretton Woods (1944). Ce sont des ententes mises sur pied par le grand capital financier occidental pour l’assister dans son expansion mondiale (vers l’Asie et l’Afrique), afin de mettre les bourgeoisies nationales de ces pays « émergents », ainsi que celles des pays qui seraient bientôt en reconstruction (Europe), sous la botte du grand capital multinational. Le FMI et la BM ont été créés en tant que pendant financier de l’OTAN sur le plan militaire, de l’ONU sur le plan politique, et du CPI sur le plan juridique. Le tout constituant une structure de gouvernance chargée d’organiser l’hégémonie de la première économie capitaliste sur l’ensemble de l’impérialisme mondialisé.

Ces organismes financiers internationaux, inféodés à la classe capitaliste occidentale, étaient du type « police du fric » et leur mission spécifique consistait à forcer les bourgeoisies nationalistes des différents pays pseudolibérés (2) à rejeter le fardeau de la crise économique d’après-guerre sur le dos des classes ouvrières, paysannes et petites-bourgeoises nationales (ce qui comprenait les petites bourgeoisies eurocommunistes ainsi que d’autres comme ces communistes indonésiens que Soekarno le « non-aligné » fera exécuté, etc.). Les armées alliées avaient ordre de soutenir militairement cette stratégie économique adossée au Plan Marshal étatsunien. L’équivalent du Plan Marshall sera mis sur pied du côté soviétique.

C’est par cette stratégie tous azimuts – planifiée depuis l’Occident par la puissance impérialiste américaine (et par l’URSS du côté du Comecon) que le grand capital international assura son expansion finale sur l’ensemble de la planète, prenant pour l’occasion les noms de « mouvement de décolonisation et de lutte de Libération nationale antiimpérialiste, et de Révolution de démocratie nouvelle » (sic), c’est-à-dire, un mouvement de libération des anciennes puissances impérialistes européennes remplacées par le duo É.-U. – URSS. Ce à quoi la Chine « maoïste » allait bientôt s’opposer, réclamant sa part du gâteau des pays capitalistes « non alignés » dans l’esprit de Bandung et de la Tricontinentale (3). Les guerres de Corée et du Vietnam ne furent rien d’autre que le résultat de cette concurrence entre grandes puissances pour recruter les bourgeoisies nationalistes des pays en voie de développement, que l’on appelle maintenant pays « émergents ».

Pendant cette période trouble sur le plan économique et politique

Le FMI, la BM et d’autres organisations financières internationales avaient pour tâche de soutenir et de maintenir le taux de profitabilité du grand capital international pas exclusivement étatsunien, mais de tout le capital international imbriqué en un tout concurrentiel globalisé, ce que les altermondialistes, les « démondialisateurs » et les euros sceptiques découvriront cinquante années plus tard. Ne pas oublier qu’à cette époque l’impérialisme était en pleine expansion, d’abord vers l’Amérique latine et vers l’Asie, et ensuite vers l’Afrique. Maintenir le taux de profitabilité se révéla une tâche impossible à réaliser. Les lois inhérentes au mode de production capitaliste empêchaient l’atteinte de cet objectif de produire toujours plus de plus-value pour assurer la profitabilité des investissements en utilisant de moins en moins de capital variable – vivant – unique source de plus-value, et c’est ici que nous allons aborder la question de l’or international et des monnaies nationales.

Les Accords de Bretton Woods (4) régulaient strictement l’échange des monnaies, dont la « monnaie » universelle – l’or – que les capitalistes internationaux avaient la prétention de contenir et d’asservir. Ainsi les Accords prévoyaient que le dollar américain serait de facto la monnaie privilégiée du commerce international, mais à la condition que cette devise soit convertible en « quasi-devise » or. Cependant les Américains, entrevoyant les problèmes, exigèrent que cette convertibilité soit fixée à 35 dollars US l’once d’or. L’économie mondiale s’accroissant, le commerce mondial se démultipliant, alors que la quantité d’or sur le marché n’augmentait pas assez rapidement, le déficit commercial étatsunien eut tôt fait d’emporter les réserves fédérales américaines (comprenant l’or allemand stocké à Fort Knox). En 1971, le Président Richard Nixon baissa les bras et décréta que le dollar n’était plus convertible en or et que la valeur de la devise américaine allait désormais flotter au gré des marchés boursiers, ce qui de facto libérait la valeur de l’or qui retrouvait (ce qu’elle n’avait jamais perdu en réalité) son rôle de monnaie de réserve internationale. S’en suivit un renchérissement de la valeur de l’or (valeur refuge) qui ne finit plus de gonfler telle une baudruche, ce qui devrait se poursuivre jusqu’à la prochaine grande dépression.

 

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