30.07.2016 - Crise au Burundi: la visite à Québec d'un conseiller du président dérange

La venue à Québec d'un proche conseiller du président du Burundi indispose le gouvernement canadien et provoque des remous au sein de la diaspora burundaise. Ottawa s'est montré critique au cours des derniers mois envers le régime burundais, qu'il a accusé « d'opprimer sa propre population ».

Willy Nyamitwe, porte-parole et conseiller en communication du président du Burundi, doit participer demain à Québec à une « conférence-débat » sur la situation qui prévaut dans ce petit pays d'Afrique de l'Est déchiré par une violente crise sociale et politique depuis maintenant 15 mois.

L'événement, intitulé « Les vrais enjeux de la crise au Burundi », est organisé par « la diaspora burundaise en collaboration avec l'ambassade du Burundi au Canada », explique l'invitation.

« Le Canada n'a pas été officiellement informé des participants à cette conférence », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, dans une déclaration écrite transmise à La Presse par son bureau.

« Toute tentative des autorités [burundaises] de déplacer le débat au Canada représenterait une distraction regrettable, inutile et inopportune », a ajouté le ministre Dion, rappelant que « le Canada a clairement appelé à un dialogue constructif, ouvert et inclusif entre les parties prenantes au conflit au Burundi, sous la médiation internationale proposée par les pays de la région ».

«Toutes les énergies politiques burundaises doivent se consacrer à ce dialogue pour un retour urgent de la paix et du respect des droits de la personne au Burundi.»

Stéphane Dion,
ministre des Affaires étrangères du Canada

Le Canada s'est montré critique à l'endroit du régime burundais depuis le début de la crise, en avril 2015, après la décision controversée du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

Le ministre Dion affirmait notamment en décembre dernier que le gouvernement burundais était « sous observation » et qu'il devait « cesser d'opprimer sa propre population ».

Joint par La Presse à son arrivée à Montréal, hier soir, Willy Nyamitwe a répliqué que « ce n'est pas le dialogue burundais qui est déplacé au Canada », estimant plutôt qu'il « y a un besoin de pouvoir expliquer, de pouvoir donner une autre version des faits » sur ce qui se passe au Burundi, puisque les informations rapportées par les médias, notamment canadiens, « souvent, ne sont pas conformes à la réalité du terrain ».

Assurant que Bujumbura a bel et bien informé Ottawa de sa venue et qu'un visa lui a d'ailleurs été délivré, M. Nyamitwe a réfuté que la conférence ne présenterait que le point du vue du gouvernement burundais, se disant « ouvert au débat contradictoire » et assurant que tous « auront droit de parole ».

 

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