27.07.2016 - Quel juge a décidé la libération d'Adel Kermiche? Des internautes lancés dans une chasse à l'homme

TERRORISME - Au lendemain de l'attentat perpétré dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, plusieurs questions reviennent au centre du débat. Mais deux surtout, se font de plus en plus insistantes. Comment, et par qui, Adel Kermiche, mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" a-t-il pu sortir de prison au printemps 2016 et se retrouver en liberté surveillée?

Depuis mardi soir, plusieurs personnalités pointent du doigt le magistrat qui a pris cette décision en mars dernier. L'ancienne ministre UMP Roselyne se demande ce que peut ressentir cette juge tandis que Steeve Briois, vice-président du FN veut le nom de "ce juge pourri (qui) a délivré un permis de tuer et d'égorger".

Sur les réseaux sociaux, on ne compte plus le nombre d'Internautes qui se livrent à une véritable chasse à l'homme appelant à traquer le juge ou exhortant les médias à l'inviter pour le sommer de s'expliquer sur sa décision jugée incompréhensible.

Mais en réalité il ne s'agit pas d'un mais de quatre juges.

Un juge d'instruction antiterroriste a effectivement pris cette décision sur la base d'une expertise psychiatrique menée pendant de long mois. Le Monde qui a eu accès à un certain nombre d'éléments de cette enquête qui a débuté en octobre 2015. "La juge, qui veut croire à un avenir possible pour ce jeune homme perturbé, motive son ordonnance par le fait qu’il aurait 'pris conscience de ses erreurs', qu’il a eu des 'idées suicidaires' durant son incarcération, qu’il serait 'déterminé à entamer des démarches d’insertion' et que sa famille semble disposée à lui apporter 'encadrement' et 'accompagnement'" peut-on lire sur le site du quotidien.

C'est sur cette base que la juge (indépendant du pouvoir politique) prend la décision, le 18 mars 2016, de le faire sortir de prison sous contrôle judiciaire "dans le cadre d'une assignation à résidence sous surveillance électronique". Un avis que ne partage pas le parquet antiterroriste (sous l'autorité du ministère de la Justice) qui fait appel; son représentant estime que "quoiqu’il fasse état d’une erreur et réclame une seconde chance, il existe un risque très important de renouvellement des faits en cas de remise en liberté". "Les contraintes du contrôle judiciaire s’avèrent parfaitement illusoires au vu du contexte du dossier", disait aussi le parquet.

Intervient alors la chambre de l’instruction de la cour d'appel de Paris. Celle-ci est composée de trois juges qui étudient à nouveau le dossier. Le 25 mars 2016, ils ont confirmé la décision de leur consœur. "Il y a donc quatre magistrats au total qui avaient des éléments qui laissaient penser que cet individu pouvait porter un bracelet électronique", constate Virginie Duval, présidente de l'Union syndicale des magistrats, sur FranceTVInfo.

"Ce sont des magistrats spécialisés dans la lutte contre le terrorisme qui ont réfléchi et on pris cette même décision. Ils ne sont absolument pas irresponsables mais connaissent bien toute la menace et tous les enjeux", rappelle-t-elle encore sur Europe 1. Aujourd'hui, sept prévenus pour des affaires de terrorisme islamiste font l'objet d'une assignation à résidence sous surveillance électronique, selon le ministère de la Justice.

 

Source : Le Huffington Post

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